Quand la résidence de soins Villa Ste-Rose, à Laval, rouvrira ses portes en octobre 2014, le loyer moyen aura grimpé de 2300$ à 3000$ par mois.

Son propriétaire depuis 2005, Pierre Godin, n'a pas le choix. Un incendie a rasé sa résidence en février 2013. Dieu merci, le drame est survenu à 18h un vendredi. Tous les résidants s'en sont sortis sains et saufs.

M. Godin a tout reconstruit à neuf... aux normes de 2014. «Pour respecter ce que le gouvernement m'exige, je suis rendu à un coût de construction de 142 000$ par logement, sans tenir compte du terrain», dit-il.

Au total, il lui en coûtera 14 millions de dollars pour sa nouvelle résidence privée d'environ 100 unités. L'assureur en paie une bonne partie, mais M. Godin a dû néanmoins trouver 3 millions pour couvrir la différence.

«Je suis dans la cuisine pendant que je vous parle», nous dit-il dans un entretien téléphonique.

«On m'exige deux panneaux isolants de laine de roche, à 2275$ chacun. Avant l'incendie, je n'avais pas ça. À un moment donné, il faut que ça arrête», lance-t-il, excédé.

Pierre Godin est inquiet. «Ma facture de taxe foncière va tripler ou quadrupler. Je payais 35 000$ avant l'incendie quand j'étais évalué 3 millions. Il va falloir que je prenne l'argent quelque part.»

Le propriétaire de 57 ans craint que ses résidants n'aient pas les moyens de payer un loyer aussi élevé. «On va faire quoi avec nos personnes âgées au Québec? se demande-t-il. On va les mettre où?»