Entreprises québécoises, patience. Pendant que le marché du carbone connaît un bel élan en Californie, le Québec est toujours sur la touche. Mais un premier encan de crédits de carbone devrait finalement se tenir en août au Québec.

C'est ce qu'a affirmé le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, à la suite d'une demande de La Presse Affaires.

«Nous prévoyons que les systèmes du Québec et de la Californie seront pleinement liés d'ici la fin du printemps 2013, ce qui permettra la tenue d'une première enchère commune entre le Québec et la Californie en août 2013», a expliqué le ministère.

Le Québec a lancé le premier marché de carbone réglementé de son histoire le 1er janvier dernier, en même temps que la Californie. Ces mesures s'inscrivent dans la Western Climate Initiative, qui devrait idéalement rallier d'autres États plus tard. Le hic, c'est que les marchés du Québec et de la Californie ne sont toujours pas officiellement liés. Le gouverneur de la Californie doit approuver la liaison, ce qui n'est pas encore fait. Selon Québec, il n'y a cependant aucun «blocage» de ce côté et tout devrait être réglé d'ici la fin du printemps.

Alors que la Californie a déjà tenu deux encans visant à mettre des crédits de carbone sur le marché, le Québec n'en a toujours pas lancé, disant attendre la liaison des marchés. Québec souligne que les entreprises ont de toute façon jusqu'en octobre 2015 pour remettre leurs droits de polluer. Mais selon Roger Fournier, vérificateur spécialisé en gaz à effet de serre à la tête de Carbon Quantum, cette attente est loin d'être idéale.

«Tant que la liaison des marchés n'est pas faite, il y aura de l'incertitude dans l'air», dit l'expert.

La Californie a tenu la semaine dernière son deuxième encan de crédits de carbone dont les résultats ont été jugés positifs. Tous les crédits 2013 mis en vente se sont envolés à un prix de 13,62$US, une hausse de 35% par rapport au prix obtenu au premier encan.

«Ce sont de bons signaux, estime Roger Fournier. Ça montre que les entreprises prennent le marché du carbone au sérieux et que la demande est là.»