Genivar a dévoilé hier des profits moindres que prévu. Et s'il faut désigner un coupable, il s'agit du gouvernement albertain d'Alison Redford.

Au lendemain de leur réélection, en avril dernier, les conservateurs albertains ont réorienté leurs priorités. Confrontés à des contraintes budgétaires, ils ont mis la pédale douce sur les investissements en transport.

«Certains projets ont été mis sur la glace et d'autres ont été annulés, ce qui a eu un impact sur nos activités», a expliqué Isabelle Adjahi, directrice des communications de l'entreprise.

En excluant les frais de transaction liés à l'immense acquisition de la britannique WSP, annoncée en juin, la firme de génie québécoise a déclaré des profits de 8,6 millions au cours du deuxième trimestre, en baisse de 13% par rapport à l'an dernier. Il s'agit d'un bénéfice de 26 cents par action, alors que les analystes attendaient 40 cents.

Le marché a réagi assez fortement, faisant chuter l'action de 6,2% en cour de séance pour l'amener à 20,51$.

Genivar a aussi essuyé une concurrence plus forte que prévu en Ontario, ce qui a réduit ses marges. L'entreprise a réagi en faisant une centaine de mises à pied, certaines temporaires, d'autres permanentes, principalement en Alberta et en Ontario. Selon la porte-parole Isabelle Adjahi, des embauches dans d'autres secteurs comme l'environnement et l'énergie ont cependant contrebalancé une partie de cette diminution de personnel. Genivar compte environ 5000 employés au Canada.

Notons que les résultats de WSP, une firme britannique presque trois plus imposante que Genivar et acquise par cette dernière en juin, n'apparaissent pas encore dans les résultats puisque la transaction a été officiellement conclue le 1er août.

Bien que déçus des résultats, les analystes ne se sont pas montrés inquiets outre mesure, soulignant que le carnet de commandes de Genivar demeure bien garni avec des projets qui totalisent 469 millions. «Nous considérons que les résultats à court terme auront des effets marginaux sur le prix de l'action au moment où Genivar procède à l'intégration du personnel et des autres actifs de WSP», écrit l'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note aux investisseurs.

Si les marges et les profits ont été en déclin, les revenus de Genivar ont cependant connu une croissance de 15% par rapport à l'an dernier pour atteindre 181,2 millions. Les huit acquisitions réalisées entre ces deux périodes (celle de WSP ne fait pas partie du lot) expliquent le gros de cette augmentation, alors que la croissance interne a atteint 2,6%.

Revenus: 181,2 millions, en hausse de 15%

Profits (excluant les éléments inhabituels): 8,6 millions, en baisse de 13%

Marge brute: 14,1%, en baisse de 13%