À juste titre, le Québec peut se targuer d'offrir la plus grande panoplie de services à ses citoyens. Le régime d'assurance parentale, les garderies fortement subventionnées et les droits de scolarité relativement moins élevés en sont quelques exemples.

Tout cela coûte cher alors que près de deux contribuables sur cinq ne paient pas d'impôt provincial, faute de revenu imposable suffisant.

Il faut donc trouver d'autres sources de revenus.

Même si le ministre Raymond Bachand ne devrait pas annoncer de nouvelles hausses d'impôt ou de taxes cette année, le fardeau fiscal des Québécois va augmenter d'environ 1,8 milliard, cette année et de 1,6 milliard encore l'an prochain, selon les calculs de Desjardins.

L'institution lévisienne estime que ce fardeau accru retranchera un point de pourcentage à la consommation des ménages.

Il y a deux ans, M. Bachand avait annoncé deux hausses consécutives d'un point de pourcentage de la taxe provinciale de vente (TVQ) les 1er janvier 2011 et 2012. Elle s'établit désormais à 9,5%.

Cela représente une ponction récurrente supplémentaire d'au moins 2,4 milliards, dont la moitié pour la seule hausse survenue en début d'année.

Cette année aussi, la contribution santé passe de 100 à 200 dollars, ce qui rapportera plus d'un demi-milliard.

Il ne faut pas oublier non plus la majoration d'un cent par année de la taxe sur le litre d'essence le 1er avril de 2010, 2011, 2012 et 2013. Chaque cent représente des rentrées fiscales additionnelles de 120 millions par année.

L'indexation de tous les services, à l'exception des services de garde, ajoute 60 millions environ au Trésor public de plus chaque année.

Pour bien mesurer le rapetissement du chèque de paie, il faut aussi tenir compte des prélèvements non fiscaux.

Hausse à la Régie

Chaque année d'ici à 2017, la Régie des rentes augmentera de 15 centièmes son taux de cotisation, hausse que se partagent moitié-moitié employés et employeurs.

Pour un revenu annuel d'emploi de 35 000$, cela représente 23,63$ de plus chaque année, soit 141,75$ de plus, et pour l'employé et pour l'employeur, en 2017.

Pour un revenu de 48 300$ (le maximum admissible), les chiffres sont de 33,60$ chaque année jusqu'à 201,60$ au bout de la période.

Pour un travailleur autonome, il faut compter le double puisqu'il paie les deux parts.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a annoncé en novembre qu'il limitait l'augmentation des cotisations à l'assurance emploi. Au Québec, la hausse est de 1 $ par année, ou 52$ cette année.

En arrondissant à 3 millions le nombre de cotisants (sur 3,9 millions d'emplois), l'augmentation de la ponction s'élève tout de même à 156 millions...