On ne connaîtra que dans quelques semaines les résultats de la Caisse de dépôt pour 2011, mais on sait déjà que le secteur immobilier canadien aura contribué favorablement à son rendement total au cours de la dernière année.

«Les grands propriétaires immobiliers comme la Caisse de dépôt ont connu une bonne année en 2011 à Montréal comme ailleurs au Canada», dit Benoit Egan, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) et responsable du groupe immobilier. «Les prix des immeubles sont maintenant plus élevés qu'au plus haut de 2007 (avant que n'éclate la crise financière)», a-t-il ajouté dans un entretien avec La Presse Affaires.

M. Egan a présenté ses perspectives de l'investissement immobilier mardi dans le cadre d'une activité de l'Institut de développement urbain du Québec (IDU). L'IDU est le lobby des promoteurs immobiliers.

Le portefeuille repère de RCGT, composé d'immeubles de différentes catégories (bureaux, centres commerciaux, industriels, locatifs, résidences pour personnes âgées) de la région de Montréal, s'est très bien comporté en 2011, essentiellement en raison de la baisse des taux d'intérêt. Ce qui est vrai à Montréal l'est tout autant ailleurs au Canada et, dans une moindre mesure, aux États-Unis également. Au 31 décembre 2010, la Caisse détenait 70% de son portefeuille immobilier de 30 milliards de dollars en Amérique du Nord.

La valeur d'un immeuble locatif varie en sens inverse des taux d'intérêt de long terme, à l'image d'une obligation. Dans la région de Montréal, historiquement, les investisseurs immobiliers recherchent un rendement équivalent aux taux d'intérêt de long terme bonifiés d'un écart de 350 à 450 points de base. En 2011, comme les taux de long terme ont baissé de près de 150 points de base, les investisseurs se sont ajustés en abaissant leurs attentes à l'égard des rendements immobiliers. La valeur des immeubles s'est donc appréciée.

Stabilisation des valeurs

Pour 2012, Benoit Egan s'attend maintenant à une stabilisation des valeurs, puisque les taux d'intérêt ne peuvent plus beaucoup baisser. «Toute création de valeur devra être conditionnée par une augmentation des revenus», disait-il dans sa conférence.

À Montréal, la croissance des loyers suit l'inflation depuis plusieurs années. L'histoire est différente dans l'Ouest et les plus-values sont en conséquence.

Par ailleurs, parlant de la Caisse de dépôt, sa filiale immobilière Ivanhoé Cambridge a annoncé hier l'achat de quatre immeubles locatifs de 207 logements à Londres. L'investissement d'une valeur de 150 millions s'est fait en partenariat avec Residential Land et Apollo Global Management. Ivanhoé Cambridge avait acheté le Rockhill à Montréal et des immeubles d'appartements à San Jose, en Californie, l'an dernier.