Investissement Québec veut venir en aide aux anciens employés d'IQT, qui ont perdu leur emploi lorsque la firme américaine a subitement fermé ses centres d'appels de Laval, Trois-Rivières et Oshawa le 15 juillet dernier.

La société d'État pourrait réclamer dès ce matin la mise en faillite d'IQT.

«Qu'on ne me rembourse pas une subvention faite à l'époque, c'est une chose, a déclaré le président et chef de la direction d'Investissement Québec, Jacques Daoust, au cours d'un entretien avec des journalistes après avoir prononcé un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) hier. Mais que cette société-là fait encore comme si elle était existante, ce qui fait en sorte que les travailleurs ne peuvent pas aller chercher tous les bénéfices auxquels ils ont droit... bientôt, je serai appelé à prendre une décision.»

En 2000, Investissement Québec a versé une subvention de 625 000$ à la firme Expertel pour l'amener à ouvrir un centre d'appels à Laval. Quelques années plus tard, la société d'État a garanti à 70% un prêt de 950 000$ accordé par le Mouvement Desjardins à Expertel. En 2009, IQT a fait l'acquisition d'Expertel, héritant du prêt et de la garantie de prêt.

Lorsque IQT a fermé les centres d'appels, elle devait toujours 150 000$ à Desjardins. Investissement Québec a alors sommé les dirigeants de l'entreprise de lui rembourser la subvention et une partie de la garantie de prêt, pour un total de 800 000$.

«Dans le cas d'Electrolux, j'ai été assez sévère et nous avons récupéré nos billes, a indiqué M. Daoust hier. Pour IQT, c'est un peu plus difficile. Mais il y a quelque chose que je serai peut-être appelé à faire, c'est d'abord de protéger les droits des travailleurs. Nous avons une responsabilité, comme société d'État, de protéger ces droits.»

Lorsque IQT a fermé ses centres d'appels, 1200 travailleurs se sont retrouvés sans emploi, sans indemnités de départ et privés de leurs dernières semaines de salaire.

Comme IQT n'a pas déclaré faillite, elle a laissé en plan plusieurs créanciers. Elle doit également près de 2 millions de dollars à Revenu Québec.

Plan Nord

Dans son discours devant le CORIM, M. Daoust a abordé le rôle que jouera Investissement Québec dans le cadre du Plan Nord. La société disposera d'une enveloppe de 500 millions de dollars pour prendre des participations dans des projets prometteurs, histoire de participer aux profits.

Le président des Manufacturiers et exportateurs du Québec, Simon Prévost, a profité de la période de questions prévue après le discours pour demander au grand patron d'Investissement Québec ce qu'il entendait faire pour favoriser la transformation des matières premières au Québec.

«Nous allons travailler très fort là-dessus, a assuré M. Daoust. Mais ça ne se fera peut-être pas au nord. Si on veut s'installer pour séparer les terres rares, on ne fera pas ça à la mine Raglan ou à Kuujuuaq.»

Il a expliqué que ce genre de travail demandait une main-d'oeuvre spécialisée et un accès à l'électricité. «On ne fera pas 500 kilomètres de pylônes pour faire une usine de transformation», a-t-il lancé.

Il a également spécifié que s'il était important de faire la transformation au Québec, il n'était pas question d'accepter des projets qui soient contraires à la protection de l'environnement.

«Les seuls projets où nous nous impliquerons sont ceux qui rendront le Québec plus riche, a-t-il déclaré. Je veux livrer plus que de l'exploitation minière.»