Les chances qu'ExelTech Aérospatiale puisse reprendre son vol au Québec s'amenuisent.

Pemco World Air Services, la société américaine qui a fait l'acquisition de l'outillage et de l'équipement d'ExelTech, recherche activement un nouvel emplacement aux États-Unis.

«Pemco considère la possibilité de redémarrer des activités régionales au Canada, mais elle finalise la sélection d'un emplacement américain, a fait savoir le chef de la direction de Pemco, Pat Stewart, dans un communiqué publié plus tôt cette semaine. Nous prévoyons desservir les exploitants d'avions régionaux à notre nouvel emplacement américain d'ici le début de l'automne.»

 

Pemco, une firme de l'Alabama spécialisée dans la maintenance d'avions, a déboursé 1,2 million de dollars pour acquérir pratiquement tout l'outillage, l'équipement et les stocks d'ExelTech Canada, une filiale d'ExelTech Aérospatiale. Elle versera une somme supplémentaire de 400 000$ si certaines conditions sont remplies.

Il s'agit d'une bien petite somme comparativement aux créances de plus de 12 millions de dollars liées à cette filiale.

«C'est sûr que la valeur de la réalisation des équipements est loin de la totalité des créances», a commenté sobrement Raymond Massi, du syndic RSM Richter.

ExelTech Aérospatiale a également accepté de vendre son hangar principal de Saint-Laurent, mais cette transaction est conditionnelle à une vérification diligente et à l'approbation de la Cour supérieure.

M. Massi a refusé de révéler le montant de la transaction ou l'identité de l'acquéreur. Dans un communiqué de presse, ExelTech a simplement indiqué que le produit tiré de cette transaction servira principalement à réduire la dette envers son prêteur hypothécaire.

Bâtisse à vendre

ExelTech Aérospatiale doit 12,5 millions à GE Canada Equipment Financing. L'ensemble de ses créances atteint près de 21 millions. Les créances consolidées du groupe dépassent donc les 32 millions.

Inauguré en août 2008, le hangar principal d'ExelTech est une bâtisse de 153 000 pieds carrés qui a nécessité un investissement de 19 millions de dollars. ExelTech a utilisé des poutres de bois du Québec pour la structure de ce hangar, ce qui lui donne une certaine élégance.

Des sources proches du dossier ont indiqué à La Presse Affaires que Bombardier Aéronautique voulait acquérir ce hangar pour en faire une salle d'exposition pour ses avions d'affaires. Bombardier n'a voulu ni confirmer ni infirmer cette information.

ExelTech a suspendu ses activités et s'est placée sous la protection de la loi sur la faillite au début de février. Elle avait essayé, sans succès, de trouver le financement dont elle avait besoin pour assurer sa survie, la Société générale de financement du Québec (SGF) ayant retiré une offre de financement de 6 millions de dollars.

L'entreprise employait 550 personnes à Montréal et à Québec. Pemco a essayé de s'entendre avec Aéroport de Montréal au sujet de l'utilisation d'un petit hangar, mais ces discussions n'ont pas mené à une entente.

Aéroport de Québec

M. Massi a indiqué que Pemco cherchait maintenant à s'entendre avec l'aéroport de Québec.

«C'est l'emplacement principal où Pemco voulait continuer les activités», a-t-il commenté.

Outre son hangar à Dotham, en Alabama, Pemco exploite un vaste hangar à Tampa. Il vient d'acquérir un deuxième hangar où il s'installera l'automne prochain.