Les 175 victimes du soi-disant conseiller financier Earl Jones ont l'intention d'intenter un recours collectif contre la Banque Royale, a rapporté TVA, lundi.

Elles devront d'abord obtenir l'aval du cabinet d'avocats Stein & Stein, qui a confirmé avoir obtenu ce mandat de la part des victimes.

Celles-ci estiment que la Banque Royale n'en a pas assez fait pour protéger leur argent.

Pendant 30 ans, Earl Jones a utilisé un compte en fidéicommis de l'institution bancaire.

Dans un rapport déposé le 19 août dernier, le syndic de faillite avait constaté qu'Earl Jones avait puisé au moins 12,3 millions $ dans le compte en fidéicommis de sa firme de placement pour des dépenses non reliées à ses clients.

L'une des victimes, Ginny Nelles, dont la famille a perdu 1 million $, a récupéré un chèque de 100 000 $ provenant de ses fonds et qui avait été signé par la main du soi-disant conseiller financier. Elle s'est questionnée sur le degré de vigilance de la Banque Royale.

La Banque Royale n'aurait rien remarqué avant 2008. Et à partir de ce moment, elle aurait seulement demandé à Earl Jones de changer pour un compte commercial afin de mieux refléter ses opérations.

La Banque Royale n'a pas voulu commenter à TVA la démarche des victimes, pas plus que l'Association des banquiers canadiens.

Le directeur de l'Institut sur la gouvernance des organismes publics et privés, Michel Nadeau, a soutenu à TVA que les institutions bancaires et les institutions devraient pouvoir faire des vérifications à l'interne concernant les comptes en fidéicommis.

Earl Jones a plaidé coupable vendredi, à Montréal, à deux accusations «globales» couvrant des fraudes totales de 51,3 millions $. La juge Hélène Morin, de la Cour du Québec, prononcera la sentence le 15 février.