La pluie et le grésil sont venus gâcher ce qui devait être un des week-ends les plus payants de l'année pour les stations de ski du Québec. Mais comme c'est souvent le cas, ce sont les centres de l'ouest de la province qui ont le plus souffert de la météo en ce début de saison post-récession.

Au mont Sainte-Anne et au Massif de Petite-Rivière-Saint-François, il n'est pas tombé de pluie, mais plutôt entre 30 et 55 centimètres de neige au cours des dernières 48 heures, de quoi commencer la saison 2019-2010 du bon ski.

Mais les stations situées près de Montréal n'ont pas eu le Noël souhaité. «On est habitués à ça», soupire le directeur général de Ski Bromont, Charles Désourdy.

En fait, il ne faut pas remonter loin pour trouver la dernière fois qu'il a plu à Noël. C'était l'an dernier.

La station de Sutton, qui fête cette année son 50e anniversaire, a déjà dû cesser ses activités pendant trois semaines, en 1960, à cause de la pluie, rappelle de son côté Nadia Baron, responsable du marketing à la station de Sutton.

Les centres de ski d'aujourd'hui sont équipés pour faire face à la pluie et au redoux, souligne Alexis Boyer, porte-parole de l'Association des stations de ski du Québec. Avec l'équipement d'enneigement artificiel, «la capacité d'adaptation de l'industrie du ski alpin est plus grande que celles des autres sports d'hiver comme le patin ou le ski de fond», souligne-t-il.

La pluie du week-end réduit un peu l'espoir que la saison 2009-2010 soit meilleure que celle de l'an dernier, qui a été décevante. «Bien sûr, on aurait préféré que ça tombe à un autre moment», a commenté le porte-parole de l'industrie.

Période cruciale

Avec la semaine de relâche, la période des Fêtes est la plus payante de l'année pour les propriétaires de centres de ski. «Ça représente entre 20 et 30% des revenus de l'année, précise Alexis Boyer, c'est une période cruciale pour l'industrie.»

Pour le moment, les dégâts sont limités, même si la saison a commencé tardivement en raison d'un mois de novembre anormalement doux. La pluie n'a pas duré longtemps, et il a fait relativement froid, ce qui a aidé à conserver la neige.

Malgré cela, seulement 29 des 95 pistes de la station de Bromont étaient ouvertes aux skieurs hier. À Orford, c'était 14 pistes sur 61 et à Sutton, seulement 9 sur 54. À Mont-Tremblant, où la pluie a fait moins de dégât, la moitié du domaine skiable, soit 50 pistes sur 95, étaient accessible hier.

Aux pires moments de la tempête de pluie et de verglas, les stations sont restées ouvertes, même si peu de skieurs avaient décidé de braver les intempéries. «C'est un service qu'on doit rendre pour ceux qui ont loué des condos ou des chambres d'hôtels», explique Charles Désourdy.

À Bromont et à Sutton, le temps des Fêtes s'annonçait bien, côté hébergement. À Mont-Tremblant, où l'offre d'hébergement est beaucoup plus grande, il était toujours possible hier de faire une réservation pour aller passer le week-end du Nouvel An au pied des pentes.

Intrawest, le propriétaire de Mont-Tremblant et de Whistler-Blackcomb, en Colombie-Britannique, est actuellement en discussion avec ses créanciers pour obtenir un délai dans le remboursement de sa dette. Aucun porte-parole de la compagnie n'a pu être joint hier.

Mont-Tremblant, qui est fréquenté davantage par une clientèle américaine, a souffert de la récession, mais toutes les stations de ski du Québec ont connu une mauvaise saison l'an dernier, avec une baisse généralisée de l'achalandage.