L'action du groupe publicitaire Cossette (T.KOS) a pris mardi 33 pour cent après qu'une firme d'investissement privée américaine eut offert de racheter l'agence québécoise pour 131,5 millions $.

La transaction ferait de Cossette une entreprise à capital fermé et son action serait radiée de la cote du parquet torontois, mais l'équipe actuelle de gestion resterait en place.

Mill Road Capital LP, établie au Connecticut, offre 7,87 $ en espèces pour chaque action de Cossette avec droit de vote subalterne émises et en circulation, à l'exception de celles des actionnaires membres de la haut direction. La transaction devrait être conclue en décembre.

«C'est, en quelque sorte, notre cavalier blanc et nous en sommes ravis», a expliqué le vice-président de la stratégie corporative de Cossette, Marcel Barthe.

L'offre de Mill Road surpasse celle faite par la rivale de Cossette, Cosmos Capital, qui était prête à débourser 5,25 $ par action pour mettre la main sur le groupe. Cette proposition évaluait la société à environ 87,7 millions $, mais elle aurait coûté moins cher à Cosmos, puisqu'elle détenait déjà environ un cinquième des actions de Cossette.

Cosmos Capital n'était pas immédiatement disponible pour commenter.

Au cours de l'été, Cosmos, qui comprend d'anciens dirigeants de Cossette qui ont rompu les liens avec leurs anciens partenaires, avait offert 4,95 $ par action pour racheter l'agence.

Le conseil de Cossette a, de nouveau, recommandé mardi à ses actionnaires de rejeter l'offre de Cosmos, qui expire le 7 décembre, puisqu'elle «sous-estime nettement» la compagnie.

L'équipe de haute direction de Cossette, qui détient 30 pour cent des actions de la compagnie, ainsi que son conseil d'administration, appuient l'offre de Mill Road et la considèrent supérieure.

Les investisseurs ont bien accueilli la nouvelle offre, faisant grimper l'action de Cossette de 33 pour cent, soit 1,92 $, pour la faire clôturer à 7,77 $ à la Bourse de Toronto, soit 10 cents en-deçà de l'offre de Mill Road.

Cossette compte parmi ses clients General Motors du Canada et la chaîne de restaurants McDonalds. Elle a été remarquée dans les dernières années pour sa longue campagne pour Bell mettant en scène le comédien Benoit Brière, alias «Monsieur B», qui y jouait tous les personnages.

L'agence compte plus de 1400 employés et a des bureaux à travers le Canada, en Californie, au Royaume-Uni et en Chine.

L'analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, a qualifié l'offre de Mill Road de «plutôt généreuse», et ne croit pas qu'elle sera surpassée.

«Cela semble être une offre complète et plus que juste pour Cossette, dont les difficultés en tant que société publique sont devenues plus sévères ces deux dernières années, avec la perte de mandats et les pressions inflationnistes», a écrit mardi M. Shine dans une note de recherche.

L'entente avec Mill Road, qui prévoit des frais de rupture de 3,25 millions $, devrait être conclue d'ici la fin de l'année, si les actionnaires y donnent leur feu vert lors d'une assemblée prévue pour le 18 décembre.

Selon le président et chef de la direction de Cossette, Claude Lessard, l'offre de Mill Road reflète la vraie valeur de l'entreprise.

«De plus, cette opération, qui s'effectuera avec un partenaire stratégique qui a déjà démontré beaucoup de respect pour notre entreprise, notre marque et nos gens, nous permettra de maintenir, dans la continuité, nos relations privilégiées avec nos clients qui nous ont soutenus tout au long de ce processus», a-t-il affirmé.