Les affaires de fraude pullulent, depuis quelque temps, et le Saguenay n'échappe pas à ce phénomène. Un planificateur financier de Saguenay, Gilles Bouchard, attend sa sentence après avoir floué une vingtaine de clients à la fin des années 90.

Le président et actionnaire de l'entreprise Centre financier Global, Gilles Bouchard, était au Palais de justice de Chicoutimi, jeudi, pour les représentations sur sentence. Il devra y revenir puisque sa comparution se poursuivra ce matin. Les deux avocats, Me Charles Cantin pour la défense et Me Sébastien Vallée pour la Couronne, devraient faire leur proposition de sentence.

Gilles Bouchard avait plaidé coupable à l'article 330 du Code criminel, soit vol par une personne tenue de rendre compte. Il a utilisé des sommes investies par ses clients pour ses dépenses personnelles et celles de son entreprise. Ce crime est passible d'un emprisonnement maximum de dix ans.

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, ses clients auraient accepté, dans les années 90, d'investir dans un fonds supposément très rentable. Gilles Bouchard faisait miroiter des rendements spectaculaires pouvant atteindre 100% dès la première année. Les 17 clients auraient investi un total de 1,1 million de dollars dans l'arnaque.

Pendant un certain temps, les investisseurs auraient reçu des chèques de rendement que M. Bouchard prenait à même leurs placements. Puis plus rien n'a été versé. Il semble que l'argent, 1,1 million $, n'aurait jamais été investi. Les pertes des investisseurs sont évaluées à 750 000 $. Des 17 clients floués, huit ont porté plainte. Un homme qui a témoigné hier matin affirme avoir perdu 200 000 $ dans cette aventure.

Joint en fin de journée, l'avocat de Gilles Bouchard, Me Charles Cantin, préférait ne pas dévoiler ce qu'il suggérera au juge. Il voulait garder sa stratégie et ses arguments pour ce matin. Selon le criminaliste, ce dossier ne ressemble en rien à d'autres fraudes comme celles de Vincent Lacroix ou Earl Jones, d'où la difficulté d'établir un comparatif.

«À la base, il n'y avait aucune intention criminelle de la part de M. Bouchard. C'est en cours de route que c'est devenu plus difficile», souligne Charles Cantin.