Avec la crise financière, la hausse du chômage et le prix du pétrole qui ne cesse de grimper, personne ne s'attend à un été de rêve dans l'industrie touristique. Mais si la situation n'est pas rose au Québec, elle est bien pire en Europe et ailleurs sur la planète.
Les gros cars de touristes ont commencé à déverser leur cargaison aux abords du Vieux Montréal. Disciplinés, les touristes suivent une guide qui agite un petit drapeau jaune au dessus de la tête, histoire d'être bien visible et de ne perdre personne au détour d'une rue ou dans la foule.
Or, les foules ne seront peut-être pas au rendez-vous cet été. La belle saison ne s'annonce pas très clémente pour l'industrie touristique.
Plusieurs gros nuages s'amoncellent, à commencer par la récession, qui frappe particulièrement fort les plus importants marchés que vise l'industrie touristique québécoise, soit les États-Unis, l'Ontario et l'Europe.
«Nous ne sommes pas très optimistes en ce qui concerne juillet et août, soupire Bill Brown, vice-président exécutif de l'Association des hôtels du grand Montréal. Nous ne nous attendons pas à grand chose, avec ce qui se passe dans le monde.»
Les hôteliers ne croient pas que les milliers d'Américains et de Canadiens qui ont perdu leur emploi depuis le début de l'année prendront des vacances.
«Quant à ceux qui travaillent dans de grandes compagnies comme GM, Ford ou Citibank et qui ne savent pas d'une journée à l'autre si leur emploi va durer, même s'ils prennent des vacances, je pense qu'ils vont rester chez eux», indique M. Brown.
Le fait que le passeport soit maintenant exigé à la frontière constitue un autre nuage.
«C'est une certaine limite, mais nous pensons que les gens vont s'y habituer, surtout ceux qui vivent près de la frontière», déclare Martine Lizotte, responsable de la recherche et des relations publiques chez Tourisme Montréal.
Le taux de change extrêmement variable des dernières semaines constitue une autre incertitude.
«Il joue quand même en notre faveur par rapport à l'année dernière», soutient Mme Lizotte.
Le coût de l'essence pourrait également avoir un impact, même si, pour l'instant, «ce n'est pas encore trop pire», selon Mme Lizotte.
La grippe A H1N1 ne vient pas améliorer les choses.
«Elle contribue à réduire la mobilité», déplore François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales à l'Association des restaurateurs du Québec.
Taux d'occupation des hôtels du Grand Montréal
Avril 2008 66,94 %
Avril 2009 59,21 %
Des touristes à Montréal
Origine Nombre (en millions)
Québec 3425
Canada (hors Québec) 1699
États-Unis 1013
Autres pays 858
Source : Données 2008 publiées par l'Association des hôtels du Grand Montréal
Dépenses touristiques à Montréal
Origine Montants (en millions)
Québec 517
Canada (hors Québec) 553
États-Unis 487
Autres pays 563
Source : Données 2008 publiées par l'Association des hôtels du Grand Montréal