Le fait est peu connu. Mais avec des exportations de plus de 407 millions de dollars en 2008, le chocolat est tout simplement l'une des plus importantes exportations bioalimentaires du Québec.

Pour saisir l'ampleur de l'industrie québécoise, prenez l'avion d'affaires le plus luxueux de Bombardier, le Global Express, qui se détaille à 50 millions US l'unité. Il faudrait en vendre sept pour égaler les exportations québécoises de produits du cacao.

 

En fait, seule la catégorie des viandes (exportations de 1,4 milliard de dollars en 2008) et celle, plutôt hétéroclite, des «graines, semences et fruits, plantes industrielles ou médicinales, pailles et fourrages» (exportations de 422 millions en 2008) détrônent le chocolat dans le palmarès des exportations bioalimentaires dressé par le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ).

Le gros de ces exportations vient de Barry Callebaut, le numéro un mondial du chocolat établi à Saint-Hyacinthe. À l'autre extrémité du spectre, le Québec compte une cinquantaine de chocolatiers qui achètent du chocolat brut de fabricants comme Barry Callebaut pour le refondre, lui ajouter des saveurs et le remodeler.

La dernière étude complète de l'industrie québécoise du chocolat a été réalisée par le MAPAQ en 2003. En excluant le poids de la multinationale Barry Callebaut, on parlait à l'époque d'une industrie qui employait 660 personnes et générait des ventes annuelles de 200 millions.

En plus de bénéficier de sucre bon marché (le Canada a choisi de s'approvisionner en sucre sur le marché international, alors que les Américains favorisent leurs producteurs locaux, mais paient plus cher), on notait que les entreprises québécoises étaient flexibles et misaient sur la qualité, mais que la petite taille du marché local obligeait souvent les plus ambitieuses à regarder du côté des États-Unis. Le hic, c'est que peu d'entre elles s'étaient doté d'équipements performants ou d'un système d'assurance qualité de type ISO.

Jordan Le Bel, spécialiste du chocolat et expert en marketing alimentaire à l'École de gestion John-Molson, de l'Université Concordia, croit que le Québec peut être fier de ses chocolatiers.

«Le Québec est positionné comme un leader dans le chocolat. La vie est belle si vous êtes chocophile aujourd'hui - particulièrement si vous êtes au Québec.»