La menace de grève générale illimitée qui planait sur TVA est repoussée à septembre.

La semaine dernière, les 830 employés de TVA à Montréal avaient voté à 97 % en faveur d'un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée.

Mais juste avant le congé de la Fête nationale, le syndicat a fait une demande de conciliation au ministère du Travail fédéral, repoussant par le fait même l'exercice du mandat de grève qu'il détenait.

Les 830 employés de TVA qui sont concernés sont des journalistes, réalisateurs, caméramans, techniciens et employés de bureau, soit tous les employés de TVA à Montréal sauf les représentants des ventes. Ils sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ.

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, Réal Leboeuf, conseiller syndical au SCFP, a expliqué que le principal point en litige est le transfert du travail des employés de TVA vers d'autres filiales du conglomérat médiatique où les employés ne sont pas syndiqués.

«L'enjeu principal, c'est la perte d'emplois. Durant l'application de la dernière convention, on a perdu au-delà de 150 emplois. Et les emplois sont transférés à des filiales de Québecor ou de TVA qui ne sont pas syndiquées avec nous. Donc, l'enjeu principal, c'est que le travail qui est fait pour TVA soit fait par des employés de TVA, et non par des employés non syndiqués de Québecor ou de filiales de TVA», a expliqué M. Leboeuf.

En vertu du Code canadien du travail, le ministère doit nommer un conciliateur dans les 15 jours suivant l'avis de différend qui lui a été adressé. Le conciliateur dispose de 60 jours pour rapprocher les parties. À la fin de la période de conciliation, une période de réflexion de 21 jours commence. Un arrêt de travail ne peut avoir lieu tant que les 21 jours ne sont pas écoulés.

Ce sont ces délais qui repoussent l'exercice du droit de grève à septembre, soit en pleine campagne électorale au Québec. «Selon les calculs, ça arriverait pas mal au milieu de septembre», a confirmé M. Leboeuf. Il attend encore la nomination du conciliateur par le ministère du Travail.

La convention collective est échue depuis décembre 2016. Les négociations ont débuté il y a un an, en juin 2017. «On a quand même avancé beaucoup dans le normatif, mais pour ce qui est des clauses importantes sur le mouvement de personnel, la dotation de postes et la sous-traitance, il n'y a rien qui a avancé», a rapporté M. Leboeuf.

La question des salaires n'est pas l'enjeu principal, c'est la protection des emplois qui l'est.

Invitée à commenter, la direction de TVA a dit espérer un règlement. «Nous avons toujours confiance d'en arriver à une entente négociée, mais nous ne ferons pas d'autre commentaire pour le moment», a-t-elle écrit dans un courriel.