Le géant américain de la radio iHeartMedia, qui contrôle près de 850 stations, a annoncé jeudi avoir déposé le bilan, en vue de restructurer sa dette colossale qui le plombe depuis son rachat par endettement en 2008.

Le placement en procédure judiciaire va ainsi permettre au groupe de réduire son endettement de plus de 10 milliards de dollars, avait-il annoncé dans un communiqué publié mercredi, alors qu'il traverse une passe difficile dans un secteur de la radio en pleine mutation.

iHeartMedia n'a pas encore publié ses comptes pour l'exercice 2017, mais les résultats sur les neuf premiers mois ont fait ressortir une perte nette de 810 millions de dollars.

Cette perte est liée à la conjonction d'un léger repli du chiffre d'affaires et d'une augmentation des charges, mais surtout à une charge de la dette qui représente environ le double du résultat opérationnel.

En 2008, les sociétés d'investissement Bain Capital et Thomas H. Lee Partners avaient procédé au rachat par endettement (LBO) de ce qui s'appelait, à l'époque, Clear Channel Communications, pour 24 milliards de dollars.

Mais le groupe, devenu iHeartMedia, n'est pas parvenu à dégager suffisamment de résultats pour rembourser sa dette et a fait défaut sur une échéance obligataire début février.

Grâce à ce dépôt de bilan, iHeartMedia va effacer plus de 10 milliards de dollars de dette et doit permettre au groupe de se relancer après s'être restructuré.

Également actionnaire majoritaire de Clear Channel Outdoor, géant de l'affichage publicitaire, iHeartMedia contrôle près de 850 stations de radio et a lancé, avec succès, une radio numérique. Il revendique plus de 100 millions d'abonnés à ses différents services.

Fin 2017, l'autre grand groupe de radio américain, Cumulus Media, avait aussi déposé le bilan, avec le même souhait de restructurer sa dette, essentiellement contractée par le biais d'acquisitions réalisées pour donner à la société une taille critique.