Le groupe Option consommateurs demande aux entreprises comme Google, Facebook, Microsoft et Yahoo de recueillir moins de renseignements personnels sur les utilisateurs. Et il invite ces derniers à mieux utiliser les outils à leur disposition pour ne pas divulguer ces précieux renseignements.

Option consommateurs a dévoilé, mardi, une recherche sur ces entreprises qui offrent des services gratuits aux consommateurs, mais qui, en retour, se servent des renseignements ainsi obtenus pour les pister, connaître leurs goûts, leurs habitudes, et les soumettre à de la publicité ciblée.

Or, ces techniques peuvent aller très loin, a affirmé l'auteur de la recherche, Me Alexandre Plourde, au cours d'une rencontre avec la presse. À l'aide d'algorithmes automatisés, elles peuvent même identifier certains mots glissés dans la correspondance des consommateurs, affirme-t-il.

Après avoir fait ces constatations, Option consommateurs ne va pas jusqu'à demander l'adoption de lois et règles plus sévères. L'organisme demande néanmoins que les règles actuelles soient mieux connues des consommateurs et appliquées.

Il faudrait que les agences qui en surveillent le respect, comme le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada ou la Commission d'accès à l'information, disposent de plus de moyens, a plaidé Me Plourde.

Mais les consommateurs aussi doivent faire une prise de conscience.

«Les consommateurs ont du pouvoir là-dedans. On a déjà vu beaucoup de réseaux sociaux ou des entreprises technologiques qui sont passées, du jour au lendemain, d'être très populaires à perdre presque tous leurs utilisateurs et à disparaître très rapidement du paysage. Nous, ce sur quoi on mise essentiellement, c'est sur l'action des consommateurs. On croit que si les consommateurs savaient ce qu'ils révèlent sur leur vie privée, ils insisteraient davantage sur le respect de leur vie privée», a affirmé Me Plourde.

Il suggère quelques outils, comme le recours au mécanisme «Do not track», qui est censé être inclus dans la plupart des navigateurs. «Ça envoie un signal à toutes les entreprises comme quoi on ne veut pas que nos renseignements soient suivis, soient pistés sur Internet. Cependant, les entreprises ont généralement refusé de reconnaître ce signal-là», admet-il.

L'avocat spécialisé en droit de la consommation indique aussi que le consommateur peut aller sur le site de Google pour voir les étiquettes qui lui ont été accolées - comme «aime le jogging» ou «aime le rock» - et retirer les étiquettes qu'il n'aime pas.

De même, Me Plourde informe les consommateurs du fait qu'il existe un moteur de recherche appelé duckduckgo, «et c'est justement ça, son avantage comparatif: ne pas recueillir de renseignements personnels sur les consommateurs».

Me Plourde rappelle qu'ultimement, les consommateurs peuvent aussi se plaindre, d'abord auprès des entreprises visées, ensuite auprès du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et de la Commission d'accès à l'information.