Le gouvernement britannique a pressé lundi Washington d'honorer les engagements pris lors du G7 au Québec, après la volte-face de Donald Trump qui a rejeté le communiqué final du sommet, atteint après deux jours de négociations.

«Le communiqué a été accepté par tous les participants au G7 et nous avons tout à fait l'intention de l'honorer. Nous espérons que les États-Unis honoreront de la même manière les engagements qu'ils ont pris», a déclaré un porte-parole de Downing Street lors d'un point presse régulier.

Venue dans l'après-midi faire un compte-rendu du G7 devant les députés britanniques, la première ministre Theresa May a critiqué la décision de M. Trump de mettre en place des taxes contre les importations d'aluminium et acier en provenance de l'UE.

«En tant qu'alliés de longue date, nous ne progressons pas en ignorant les inquiétudes des uns et des autres, mais plutôt en y répondant ensemble», a-t-elle dit.

«Nous avons exprimé notre profonde déception quant à la décision injustifiée des États-Unis de mettre en place des droits de douane sur leurs importations d'aluminium et d'acier», a ajouté la cheffe de l'exécutif britannique, prévenant que l'UE «imposera des mesures» de rétorsion, face à la décision américaine qui «mine la compétition et appauvrit tout le monde au final».

Les dirigeants du G7 ont signé samedi au Canada un texte de compromis sur le commerce, négocié de haute lutte, sans régler toutefois leur désaccord sur les droits de douane.

«Nous soulignons le rôle crucial d'un système commercial international fondé sur des règles et continuons à combattre le protectionnisme», peut-on lire dans le communiqué final de 28 points et huit pages.

«Nous nous engageons à moderniser l'OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non tarifaires et les subventions», est-il précisé.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau, l'hôte du sommet, a confirmé que son pays appliquerait bien dès le 1er juillet des droits de douane en représailles à ceux imposés par Washington à l'acier et l'aluminium, qu'il a qualifiés d'«insultants».

Ces propos ont provoqué la colère du président américain qui s'est brusquement désolidarisé du communiqué final du sommet du G7 et a menacé d'imposer des droits de douane aux importations de voitures aux États-Unis.