La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a proposé mardi de donner du temps aux pays de la zone euro pour solder le désaccord sur la question de la dette grecque, à un moment où le ministre français Bruno Le Maire multiplie les contacts.

«Si les créanciers ne sont pas encore parvenus au point où ils sont en mesure d'accepter et de respecter nos hypothèses, s'il leur faut davantage de temps pour y parvenir, nous pouvons admettre cela et leur accorder un peu plus de temps», a déclaré Christine Lagarde dans un entretien publié par le Handelsblatt.

Le FMI se dit en faveur d'un allègement de la dette grecque (179% du PIB) prenant la forme d'un report des remboursements dans le temps, une condition posée par l'institution pour participer au troisième plan d'aide à la Grèce décidé en 2015 et portant sur 86 milliards d'euros.

Or, à l'approche d'élections législatives en septembre, l'Allemagne renvoie de son côté toute avancée sur la dette à la fin du programme, en 2018, tout en exigeant une participation du FMI au programme.

Le temps presse pour la Grèce, qui a besoin d'argent pour rembourser en juillet 7,5 milliards d'euros d'anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d'aide.

Le FMI sera prêt à mettre la main au portefeuille pour aider Athènes une fois seulement que les Européens se seront entendus sur des mesures parallèles d'allègement de la dette grecque.

«Il peut dès lors y avoir un programme dans lequel le versement n'a lieu que lorsque les mesures sur la dette ont été clairement définies par les créanciers. Cela a déjà été notre manière d'agir dans le passé pour d'autres pays dans pareilles circonstances. Nous n'inventons donc pas de nouvelle méthode 'à la grecque'», affirme Christine Lagarde.

La directrice générale du FMI a accordé cet entretien à un moment où M. Le Maire multiplie les contacts «pour mieux comprendre les positions des uns et des autres sur la Grèce et les rapprocher» avant la réunion décisive de l'Eurogroupe du 15 juin, a indiqué son entourage à l'AFP.

Le ministre, qui a rencontré lundi à Rome son homologue italien, Pier Carlo Padoan, doit déjeuner mercredi à Bercy avec Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, et le lendemain avec Mme Lagarde, toujours au ministère de l'Économie.

Entretemps, M. Le Maire recevra mercredi après-midi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble pour l'installation d'un groupe de travail franco-allemand pour aller «plus vite plus loin» dans l'intégration de la zone euro. Tous deux devraient saisir l'occasion pour évoquer le dossier grec.

La semaine dernière, M. le Maire avait déjà eu au téléphone le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos.

Après un premier échec à la mi-mai, les pays de la zone euro se sont engagés à trouver une solution sur la Grèce lors du prochain Eurogroupe de la semaine prochaine.