La Banque d'Angleterre (BoE) a, comme attendu, maintenu jeudi son taux directeur à 0,25%, niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis août, mais il y a eu une voix pour une hausse.

Le Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique s'est de nouveau dit prêt à tolérer une inflation un peu plus forte que le niveau cible de 2%, tout en rappelant qu'il y a des limites à cette tolérance, selon les minutes de sa réunion de mars publiées jeudi.

Mais pour Kristin Forbes, les données prises en compte pour établir la politique monétaire «ont évolué de façon à justifier une hausse immédiate du taux directeur». Elle a cité en particulier l'accélération rapide de l'inflation d'une part et d'autre part le fait que «la faiblesse de l'activité attendue depuis le référendum (qui a vu les Britanniques voter en juin pour une sortie de l'Union européenne, NDLR) ne s'était pas concrétisée».

Pour elle, «il y a moins de raisons de tolérer une inflation au-dessus de sa cible pendant une période prolongée, même si la politique monétaire doit rester agile».

Si Mme Forbes a été la seule à se prononcer pour une hausse du taux de 25 points de base, d'autres des neuf membres du CPM, dont le nombre et les noms n'ont, comme à l'habitude, pas été divulgués, «ont noté qu'il faudrait relativement peu de nouvelles positives sur les perspectives de l'activité ou sur l'inflation pour leur faire prendre en compte qu'une réduction plus rapide du soutien monétaire pourrait être justifiée», selon ces minutes.

La BoE a prévenu jeudi que l'inflation devrait accélérer au-dessus de 2% dans les mois à venir et atteindre un pic autour de 2,75% début 2018.

Aucun membre n'avait appelé à une hausse de taux depuis Ian McCafferty en janvier 2016, et la dernière dissension sur les taux au sein du CPM date de juillet dernier quand Gertjan Vlieghe avait appelé à une baisse.

Le CPM a dans le même temps opté à l'unanimité pour le maintien du montant total de son programme de rachats d'obligations d'État à 435 milliards de livres (environ 715 milliards de dollars CAD) et de celui de rachats d'obligations d'entreprises à 10 milliards de livres.