La Commission européenne a affirmé lundi que l'appartenance d'un pays à la zone euro était «irrévocable», en réponse à une question sur une possible sortie de la Grèce de la monnaie unique.

«L'appartenance à l'euro est irrévocable», a déclaré une porte-parole, Annika Breidthardt, au cours d'un point de presse, précisant que cette règle était inscrite dans le traité de Lisbonne, «article 140, paragraphe 3».

«Nous n'allons pas entrer dans des spéculations et des scénarios qui risquent d'être interprétés dans un contexte qui ne se pose pas», a ajouté un autre porte-parole, Margaritis Schinas.

Depuis le début de la crise, et particulièrement en 2012 au plus fort de la menace d'un «Grexit» et d'éclatement de la monnaie unique, la Commission européenne a toujours défendu la ligne politique de l'intégrité de la zone euro et du maintien de la Grèce en son sein.

L'article du traité cité par la porte-parole fait en réalité référence à l'adhésion d'un État membre de l'Union européenne à l'euro: «Le Conseil, statuant à l'unanimité des États membres dont la monnaie est l'euro et de l'État membre concerné (...) fixe irrévocablement le taux auquel l'euro remplace la monnaie de l'État membre concerné».

Mais aucun mécanisme ne prévoit la sortie d'un pays de la zone euro. Le traité de Lisbonne envisage en revanche une sortie de l'Union européenne, qui entraînerait de fait un abandon de la monnaie unique. «Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l'Union», énonce l'article 50.

La Commission était interrogée à la suite d'informations parues samedi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, selon lesquelles le gouvernement allemand juge «quasiment inévitable» une sortie de la Grèce de l'euro si le parti de la Gauche radicale Syriza remporte les législatives du 25 janvier et décide d'abandonner la ligne de rigueur budgétaire et de ne plus rembourser la dette du pays.

Ces informations ont suscité la controverse en Allemagne, où elles ont été considérées comme une manière, pour la chancelière Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, de faire pression sur les électeurs grecs.

«Les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants», a déclaré lundi le président français François Hollande. «Quant à la zone euro, c'est à la Grèce seule d'en décider», a-t-il insisté.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, avait appelé le 29 décembre les électeurs grecs à soutenir les réformes «favorables à la croissance» lors des législatives, des réformes qu'il jugeait «essentielles pour que la Grèce prospère à nouveau au sein de la zone euro».

La Commission a défendu lundi le succès de la zone euro, en rappelant que la Lituanie en était devenue le 19e membre le 1er janvier. «Nous espérons que l'euro continuera à grandir. (...) L'euro est là pour rester», a insisté la porte-parole.