Un accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse est entré en vigueur mardi, le premier entre le géant asiatique et un pays du continent européen.

Pékin est le 6e client de la Suisse et le 4e fournisseur.

Depuis 2000, les exportations suisses vers la Chine ont sextuplé, atteignant 8,8 milliards de francs (7,2 milliards d'euros) en 2013, selon l'Administration fédérale des douanes. Les importations ont quintuplé, à 11,4 milliards (9,3 milliards d'euros). La balance commerciale est ainsi déficitaire pour la Suisse de 2,7 milliards de francs.

En 1980, la Chine était le 39e débouché et le 35e fournisseur de la Suisse.

Les deux principales branches qui vendent leurs produits à Pékin sont la chimie-pharmacie, avec une part de 29% et l'horlogerie, bijouterie et instruments de précision, avec 28%. Suivent les machines, appareils et électronique avec une part de 26%.

Au niveau des importations, les machines, appareils et électronique arrivent en tête, avec 43% des achats.

Longtemps en tête des importations, les textiles, vêtements et chaussures se situent désormais en deuxième position avec 18% de parts. En un peu moins de vingt-cinq ans, les importations de ce secteur ont néanmoins décuplé.

Réduction par étapes des droits de douane

L'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine, qui compte plus de 1100 pages, a été signé le 6 juillet 2013 à Pékin. Grâce à lui, les principaux produits agricoles suisses seront exemptés de droits de douane ou bénéficieront de conditions privilégiées à l'importation en Chine. La Suisse offrira des conditions privilégiées à certains produits agricoles chinois.

Les droits de douane sur les principaux produits chinois encore taxés en Suisse, essentiellement les textiles et les chaussures, vont également disparaître. Les exportateurs suisses devront faire preuve de patience, car les douanes chinoises réduiront les taxes à l'importation par étapes, allant de cinq à quinze ans selon les biens.

Ainsi, dans l'horlogerie par exemple, dans un premier temps, les droits de douane vont reculer de 18%. La baisse ira ensuite jusqu'à 60%.

Un accord de libre-échange avait été conclu en 2013 entre la Chine et l'Islande, un autre pays non membre de l'Union européenne.

La Chine voudrait conclure un accord de ce type avec l'UE, mais il faudrait pour cela mettre un terme aux nombreux contentieux commerciaux l'opposant à certains des 28 pays de l'Union.

La Chine est le second marché pour les exportations de l'UE (148,1 milliards d'euros) après les États Unis, mais c'est le premier fournisseur de l'UE (279,9 milliards d'euros).

La Suisse compte sur cet accord pour prendre une longueur d'avance sur ses concurrents européens. Elle propose aussi à Pékin d'utiliser la Confédération comme base de départ pour ses opérations en Europe en y implantant les branches européennes de ses entreprises ou en y développant les opérations financières en monnaie chinoise.