La croissance a ralenti au troisième trimestre dans la zone euro, avec un PIB en hausse de 0,1%, après une progression de 0,3% les trois mois précédents, a indiqué jeudi Eurostat.

Cette première estimation est conforme aux attentes des analystes et traduit le manque de vigueur de la reprise au sein de la zone euro, officiellement sortie de récession au trimestre précédent.

«C'est un rappel clair que la reprise de la zone euro est très fragile», confirme Martin Van Vliet, économiste pour la banque ING.

En comparaison avec le même trimestre de l'année précédente, le PIB a enregistré une baisse de 0,4% au troisième trimestre, après un recul de 0,6% au deuxième trimestre, selon l'office européen des statistiques.

Aucun détail n'a été fourni sur les composants du PIB au 3e trimestre, mais les données de plusieurs pays ont été publiées jeudi et montrent que la perte de dynamisme des exportations a pesé.

«Cela ne va pas manquer de susciter des inquiétudes concernant les effets négatifs de l'euro fort sur la croissance», a estimé Jonathan Loynes, du cabinet Capital Economics.

«Avec des marchés du logement faibles, les conditions de crédit encore serrées et l'austérité budgétaire en cours dans de nombreux pays de la zone euro, la demande intérieure ne pouvait tout simplement pas compenser» la baisse des exportations, a indiqué M. Van Vliet.

En Allemagne, l'économie a ralenti au troisième trimestre avec une croissance de 0,3% entre juillet et septembre, contre 0,7% le trimestre précédent. Ce dernier avait bénéficié d'un rebond d'activité après un hiver long et froid, et le ralentissement pendant les mois d'été était attendu.

Après l'embellie du printemps (+0,5%), la France a vu son PIB repartir à la baisse au troisième trimestre (-0,1%), notamment en raison d'une chute des exportations de 1,5%.

L'Italie a également vu son activité reculer de 0,1%. La troisième économie de la zone euro n'est donc toujours pas sortie de récession.

En revanche, l'économie néerlandaise est timidement sortie de la récession au troisième trimestre, avec une hausse de 0,1% du PIB, de même que le Portugal avec une hausse de 0,2%.

En Grèce, la récession s'est légèrement atténuée avec une contraction de 3% du PIB, contre 3,7% au deuxième trimestre.

A l'échelle de l'Union européenne, la croissance a ralenti à 0,2%, après une progression de 0,3% le trimestre précédent.

L'UE reste à la traîne par rapport aux États-Unis qui ont enregistré une croissance de 0,7% pendant l'été, après 0,6% au printemps. Elle devrait le rester encore, les analystes tablant «seulement sur une légère accélération du rythme de croissance» en 2014, selon la banque ING.