La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, a légèrement ralenti en août, à 2,6% sur un an, contre 2,7% en juillet, a rapporté lundi le Bureau national des statistiques (BNS).

L'indice des prix à la consommation du BNS est très exactement en ligne avec les attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.

Sur l'ensemble des huit premiers mois de 2013, les prix à la consommation ont enregistré une accélération de 2,5% par rapport à la même période de l'année précédente, a précisé le BNS dans un communiqué.

Cet indice est suivi de près par Pékin qui redoute que la hausse des prix alimentaires qui frappe davantage les ménages les plus défavorisés, ou l'envolée des prix immobiliers ne déclenchent des troubles sociaux dans ce pays de plus de 1,3 milliard d'habitants.

De fait, l'inflation est restée principalement entretenue en août par la hausse des prix alimentaires, qui s'est établie à 4,7% sur un an. La progression des prix de la viande (+6% sur un an pour le porc), des oeufs ou encore des légumes (+5,2%) s'est accélérée en août, notamment en raison de températures caniculaires et de pluies moins abondantes que les années précédentes, selon le BNS.

De son côté, l'indice mesurant l'évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d'usine (PPI) s'est replié de 1,6% sur un an le mois dernier, une baisse moins sévère qu'en juillet. Sur un mois, il a crû de 0,1%, sa première progression après 5 mois de déflation.

«L'évolution des prix à la production montre que l'ensemble de mesures prises par le gouvernement» fin juillet pour stimuler l'activité «ont produit leurs effets et le mouvement de stabilisation de l'économie devient évident», a estimé Yu Qiumei, un expert du BNS cité dans un communiqué.

Toutefois, «les prix à la production (sur un an) restent en baisse pour le 18e mois consécutif, ce qui montre que la demande reste morose, l'amélioration en août étant principalement due à une hausse des prix des matières premières», ont tempéré les experts de la banque australo-néozélandaise ANZ.

«Tant que l'évolution des prix à la production restera en territoire négatif, il y aura peu de conséquences sur l'inflation dans son ensemble», ont-ils ajouté.

Le gouvernement chinois a fixé un objectif limite de 3,5% d'inflation en 2013. En 2012, l'inflation en Chine était tombée à 2,6%, contre 5,4% l'année précédente, sur fond de forte décélération de la croissance économique.

Un net ralentissement de la croissance chinoise à 7,5% au deuxième trimestre avait récemment ravivé les inquiétudes d'un essoufflement de l'activité dans la deuxième économie mondiale, et poussé le gouvernement à annoncer fin juillet des «mesures d'ajustement» dont des réductions d'impôts et des simplifications administratives, pour soutenir l'activité.

«Le ralentissement de l'inflation signifie que la nouvelle équipe dirigeante», emmenée par Xi Jinping, investi président en mars, «a encore une large marge de manoeuvre pour mettre en place un mini-plan de relance via des mesures budgétaires, tout en évitant de durcir la politique monétaire», ont estimé lundi les économistes de Bank of America Merrill Lynch.

Une salve de statistiques économiques publiées en août, plus encourageantes qu'attendu, dont une accélération de la production manufacturière, ont quelque peu atténué les craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise.

La Chine a par ailleurs vu son excédent commercial augmenter de 8,4% sur un an en août, confirmant le rebond des échanges commerciaux observé le mois précédent, selon des chiffres des douanes publiés dimanche et supérieurs aux attentes.