Christine Lagarde s'explique à nouveau vendredi devant les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) sur le règlement du litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas, une deuxième journée d'audition cruciale pour l'avenir politique de la patronne du FMI.

Mme Lagarde, ministre de l'Economie de 2007 à 2011, a déjà été entendue pendant 12 heures jeudi sur son rôle dans la décision de s'en remettre à un tribunal arbitral qui a octroyé 403 millions d'euros, intérêts compris, à l'homme d'affaires en juillet 2008.

Les magistrats de la Commission d'instruction de la CJR pourront décider, après cette audition, de placer la patronne du Fonds monétaire international (FMI) sous le statut de témoin assisté, ou de la mettre en examen pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics».

La patronne du FMI s'est présentée vendredi à cette nouvelle journée d'audition forte du soutien du Fonds et du Premier ministre de l'époque, François Fillon.

Le conseil d'administration du FMI «a été informé de cette affaire, y compris récemment, et continue d'exprimer sa confiance dans les capacités de la directrice générale à assumer efficacement ses fonctions», a dit jeudi un porte-parole.M. Fillon a apporté «tout son soutien» à Mme Lagarde.

L'ex-ministre de l'Economie a toujours justifié le choix de l'arbitrage par la volonté de mettre fin à une procédure, selon elle longue et coûteuse.

Fin janvier, la directrice du FMI a réaffirmé que ce choix était «la meilleure solution à l'époque».

Le choix d'un arbitrage, décidé dans son principe quand Jean-Louis Borloo était ministre de l'Economie en mai 2007, a été entériné par Christine Lagarde en septembre/octobre 2007 par des instructions écrites données aux représentants de l'Etat dans le conseil d'administration de l'EPFR.

L'EPFR est l'entité publique contrôlant le Consortium de réalisation (CDR), la structure gérant le passif du Crédit Lyonnais qui a payé l'indemnisation de M. Tapie.