Le premier ministre irlandais Enda Kenny a annoncé jeudi devant les députés que le gouvernement était parvenu à un accord «historique» sur la réduction du fardeau de la dette bancaire avec la Banque centrale européenne (BCE).

Dans le cadre de cet accord, Dublin a obtenu un allongement de la durée de remboursement et une baisse des taux d'intérêt, via la transformation des prêts accordés par la BCE et appelés «promissory notes», en obligations à long terme, a précisé M. Kenny.

«Je suis ravi d'annoncer qu'aujourd'hui l'Irlande est parvenue à une conclusion dans ses discussions avec la Banque centrale européenne qui honore notre engagement de mettre en place un arrangement plus juste et viable», a déclaré le premier ministre qui avait fait de cet accord une priorité de la présidence irlandaise de l'UE.

C'est une «étape historique sur le chemin du redressement économique» qui «sécurise la situation financière future de l'État, tout en réduisant le fardeau (de la dette contractée dans le cadre du sauvetage des banques) pour les contribuables irlandais», a poursuivi M. Kenny.

«Cela met fin à un chapitre tragique de l'histoire de notre pays», a-t-il encore dit en se félicitant d'en avoir fini avec «les pratiques bancaires désastreuses qui ont amené cet État au bord de la faillite».

Selon les termes de cet accord qui va permettre une réduction des besoins de financement de l'État irlandais de 20 milliards d'euros au cours de la prochaine décennie, les «promissory notes» vont être remplacées par des obligations d'une maturité allant jusqu'à 40 ans et d'une durée moyenne de 34 ans contre 7 à 8 ans aujourd'hui.

Les taux d'intérêt des obligations à long terme seront d'un peu plus de 3% contre plus de 8%.

Cette annonce intervient après l'adoption dans l'urgence dans la nuit de mercredi à jeudi de la loi portant sur la liquidation de l'Anglo Irish Bank, perçue comme un premier pas vers un accord global de réduction du fardeau de la dette bancaire.

Afin d'éviter l'effondrement de son système financier, l'Irlande avait déboursé 64 milliards d'euros en 2009-2010 pour sauver les banques. Près de la moitié de cette somme avait été obtenue auprès de la BCE, via les «promissory notes».

Plombée par la crise de ses banques, l'Irlande avait été contrainte de demander fin 2010 une aide de 85 milliards d'euros sur trois ans à l'UE, à la BCE et au FMI, en échange de la mise en oeuvre de douloureuses mesures d'austérité.