La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux directeur inchangé à 0,75%, son plus bas niveau historique auquel il stationne depuis juillet, a déclaré jeudi un porte-parole de l'institution monétaire de Francfort.

Cette décision était largement prévue par les analystes qui attendent avec davantage d'intérêt les commentaires sur la situation économique en zone euro du président de la BCE Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle à partir de 13h30 GMT (8h30 au Québec).

L'économie comme le secteur financier se sont stabilisés, soulignent les analystes. Mais M. Draghi devrait conserver une attitude prudente et réaffirmer qu'il est trop tôt pour crier victoire.

«M. Draghi devrait adopter une tonalité plus accommodante que le mois dernier afin de convaincre les marchés que les conditions monétaires resteront souples pendant longtemps encore, sans pour autant baisser les taux», estime Fabrice Montagne, économiste chez Barclays.

La réaction de M. Draghi sur l'appréciation de l'euro sera aussi scrutée avec attention, alors que le président français François Hollande s'est inquiété d'une perte de compétitivité des pays de la région et a réclamé une politique de change.

Par ailleurs, le patron de la BCE doit s'attendre à être interrogé sur le sujet délicat pour lui du scandale financier qui touche la banque multi-centenaire italienne Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS).

L'efficacité de la surveillance de la Banque d'Italie, qu'il a dirigée de 2006 à octobre 2011, est mise en cause dans cette affaire, alors que la BCE s'apprête à prendre la tête de la supervision bancaire européenne.