L'agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé jeudi ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour 2012, 2013 et 2014 en soulignant que des risques pèsent sur la reprise en dépit des divers plans de relance monétaire mis en oeuvre.

Les statistiques économiques et les indicateurs récents «mettent en lumière la faiblesse persistante (de la croissance, ndlr) et les risques qui pèsent sur la reprise mondiale», estime l'agence, dans un communiqué publié jeudi.

Aussi, «malgré la nouvelle série de mesures de relance monétaires vigoureuses annoncées en septembre par la Fed, la BCE et la Banque du Japon, ainsi que la baisse de taux de la banque centrale chinoise en juillet, Fitch a révisé à la baisse ses prévisions de PIB pour 2012 et 2013», déclare l'agence.

Dans son rapport trimestriel sur les perspectives économiques mondiales, Fitch table désormais sur une croissance du PIB mondial de 2,1% pour 2012, 2,6% pour 2013 et 3% en 2014, contre des estimations de 2,2%, 2,8% et 3,1% annoncées au mois de juin.

L'agence ajoute que l'économie des principaux pays développés devrait croître de 1% en 2012, avant de connaître une «modeste accélération» à 1,4% en 2013, puis 2% en 2014.

Dans la seule zone euro, le PIB devrait même se contracter de 0,5% en 2012, avant d'enregistrer une croissance de 0,3% en 2013 et de 1,4% en 2014, estime Fitch. «Le moral des industriels et des ménages s'est affaibli ces derniers mois, les conditions de financement restent sévères et les pays de la périphérie (de la zone euro, ndlr) pâtissent des mesures d'austérité budgétaire, tandis que les économies centrales voient leur rythme de croissance ralentir», explique-t-elle.

Les États-Unis devraient s'en sortir un peu mieux, selon Fitch, avec une prévision de croissance de 2,2% en 2012 (inchangée) et une prévision légèrement abaissée à 2,3% pour 2013.

«Le niveau toujours élevé du chômage, qui n'a pas diminué depuis le premier trimestre 2012, et le ralentissement de la croissance au premier semestre souligne la faiblesse de l'économie américaine par rapport aux phases précédentes de reprise», juge l'agence. «De plus, l'incertitude au sujet de la politique budgétaire pourrait miner la confiance et agir comme un frein à la croissance», ajoute-t-elle.

Selon Fitch, le risque de «mur budgétaire» aux États-Unis constitue la principale menace à court terme pour l'économie mondiale.

La croissance des économies émergentes doit aussi faire face à des «défis croissants», souligne Fitch, du fait de faiblesses propres comme de la conjoncture mondiale. L'agence écarte cependant un scénario d'atterrissage brutal en Chine, et table pour ce pays sur une croissance de 7,8% en 2012, de 8,2% en 2013 et de 7,5% en 2014.