Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker s'est déclaré mercredi à Athènes «totalement opposé à une sortie de l'euro» de la Grèce, tout en fixant comme «priorité» au pays l'assainissement de ses finances.

Il a aussi confirmé qu'aucune décision n'était attendue dans l'immédiat sur la demande grecque d'un délai supplémentaire de deux ans renvoyant à 2016 au lieu de 2014 le retour du pays à l'équilibre budgétaire.

Une décision sur ce point «dépendra des conclusions de la mission de la troïka», représentant les créanciers de la Grèce, et qui doit présenter en septembre son dernier audit des comptes grecs et des efforts de redressement du pays.

«Je suis totalement opposé à une sortie de la Grèce de la zone euro, cela ne l'aiderait pas et induirait des risques majeurs» pour les autres pays, a expliqué M. Juncker à l'issue d'entretiens avec le premier ministre grec Antonis Samaras.

Il a cependant appelé le pays à redoubler d'efforts pour redresser son économie, faisant de l'assainissement financier du pays «la priorité numéro un».

«Des efforts doivent être faits en matière budgétaire (...) de réformes structurelles supplémentaires, et de privatisations», a-t-il insisté, relevant que le pays souffrait d'une «espèce de crise de crédibilité».

Les entretiens de M. Juncker avec M. Samaras, les premiers depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier en juin, sont une première étape du marathon diplomatique qu'Athènes entame pour tenter d'obtenir plus de temps pour mettre en oeuvre la cure de rigueur que lui ont prescrite l'UE et le FMI en échange de son sauvetage de la faillite.

M. Samaras, qui veut aussi s'assurer de la reprise des versements au pays des prêts internationaux, doit ensuite s'entretenir vendredi à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel puis samedi à Paris avec le président français François Hollande.