Le rial a enregistré lundi une nouvelle baisse d'environ 12% par rapport au dollar en moins de 24 heures, après l'annonce par Washington de nouvelles sanctions visant la Banque centrale et le système financier du pays, ont rapporté les médias iraniens.

Un dollar américain était vendu à 17 800 rials lundi contre 16 050 dimanche, soit une baisse d'environ 12%. À la mi-journée, un dollar valait 17 000 rials. Déjà dimanche, jour ouvrable en Iran, le rial avait enregistré une baisse de plus de 5% face au dollar.

Le taux officiel du dollar annoncé par la Banque centrale était lundi de 11 180 rial.

Depuis un an, la monnaie iranienne a perdu 66% de sa valeur face au dollar.

Second pays de l'OPEP, l'Iran tire 80% de ses rentrées de devises de ses exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars pour l'année iranienne en cours (mars 2010 - mars 2011).

Le budget du pays a été calculé sur la base d'un dollar à 10 500 rials.

Le taux officiel du dollar était lundi de 11 180 rial.

Mais en fait, la Banque centrale ne vend pas ses dollars à ce taux. Des agents de la Banque vendent au jour le jour des dollars à un prix légèrement inférieur à celui du marché libre aux bureaux de change qui les revendent ensuite aux particuliers, aux commerçants et chefs d'entreprises.

Le président des États-Unis Barack Obama a promulgué samedi une loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, afin de l'inciter à abandonner son programme nucléaire controversé.

Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser M. Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.

L'Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien.

L'annonce de la Maison-Blanche intervient alors que la tension est très vive entre l'Iran et les États-Unis.

Téhéran, qui a testé lundi de nouveaux missiles dans la région du détroit d'Ormuz, a menacé de fermer ce détroit par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales, provoquant une sévère mise en garde américaine.