La 8e conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est terminée samedi, avec trois nouveaux pays membres dont la Russie, mais sans percée sur les négociations du cycle de Doha.

«Les ministres regrettent profondément qu'en dépit de beaucoup d'engagement et d'importants efforts pour boucler l'agenda du cycle de négociations de Doha, les discussions soient dans l'impasse», dit la déclaration finale de la conférence organisée du 15 au 17 décembre à Genève.

Les ministres reconnaissent qu'il y a encore des «points de vue très différents» sur la question de la libéralisation du commerce mondial et que dès lors, il est «hautement improbable» que les négociations puissent être «bouclées dans un avenir proche».

Selon le président de la conférence, le ministre nigérian du Commerce Olusegun Aganga, les ministres présents à Genève ont pris conscience au cours des deux jours et demi qu'a duré la réunion qu'ils devaient à nouveau reprendre la main sur le dossier Doha et réaffirmé leur engagement pour qu'on arrive à une conclusion.

L'UE a indiqué par la voix de son représentant, le commissaire Karel De Gucht, qu'il fallait absolument sortir les négociations de Doha de l'impasse et que «l'année 2012 ne doit pas être une année perdue».

La France était représentée à cette conférence par Pierre Lellouche, secrétaire d'État au Commerce extérieur, qui a regretté «le non-accord de Doha».

Le ministre chinois du Commerce Chen Deming a souligné que Pékin était prêt «à ouvrir de nouvelles pistes», mais qu'il ne fallait pas perdre de vue que la principale mission du cycle de Doha était de sortir les pays de la pauvreté grâce au commerce.

«C'est comme escalader une montagne dont le sommet est le cycle de Doha,  mais nous sommes tombés sur un bloc de rochers en grimpant vers le sommet, donc nous pouvons soit faire demi-tour ou chercher un autre chemin», a-t-il déclaré.

Pour le ministre américain du Commerce extérieur Ron Kirk, «le monde de 2011 est très différent du monde de 2001», quand le cycle de Doha a été lancé, et les pays membres de l'OMC occupent «aujourd'hui une place très différente de celle qu'ils avaient il y a dix ans».

Selon lui, il faut trouver également «un nouveau chemin» pour conclure Doha.

Au cours de sa conférence, l'OMC a accueilli trois nouveaux pays membres, la Russie, Samoa et le Monténégro.

La Russie était la dernière grande puissance mondiale à ne pas être membre de l'OMC et a enfin pu signer son acte d'adhésion, après 18 ans de négociations, un «véritable marathon», selon les mots de Pascal Lamy, directeur général de l'OMC. La Chine est membre de l'organisation depuis dix ans déjà.

La conférence ministérielle de l'OMC n'a attiré cette année que peu d'opposants à Genève, où la tempête et la pluie ont fait rage pendant la durée de la réunion.

Une manifestation à l'appel d'un collectif anti-OMC, composé de mouvements altermondialistes et de syndicats, n'a réuni qu'une petite soixantaine de personnes samedi devant le Centre de conférences de Genève, où avait lieu la réunion ministérielle.