Le ministre du Commerce international, Ed Fast, s'insurge contre les nouvelles velléités protectionnistes de l'administration de Barack Obama dans son deuxième plan de relance économique de 447 milliards de dollars US.

Le ministre promet d'ailleurs de livrer une dure bataille pour s'assurer que le Canada soit à nouveau exempté de la clause dite «Buy American», celle-là même que le gouvernement Harper avait combattue avec succès dans le plan de relance du président Obama de 820 milliards adopté en 2009.

Le dernier plan du président démocrate comprend donc à nouveau la clause Buy American qui oblige les États et les villes qui obtiennent des fonds du gouvernement fédéral à acheter des matériaux de construction comme du fer et de l'acier qui sont fabriqués aux États-Unis. Ces mesures feraient mal aux entreprises canadiennes. À titre d'exemple, le Canada exporte près de 40 % de son acier aux États-Unis.

M. Fast, qui multiplie les offensives en faveur du libre-échange depuis sa nomination au Commerce international en mai, a demandé aux fonctionnaires de son ministère d'entreprendre les pourparlers avec leurs collègues américains pour obtenir une exemption comme le permet l'Accord de 2010 sur les marchés publics conclu entre le Canada et les États-Unis.

«En cette période de reprise économique fragile, nous rappelons que l'histoire a montré que les mesures protectionnistes freinent la croissance et tuent les emplois», a affirmé le ministre Fast dans un communiqué de presse.

«Notre gouvernement soulèvera auprès de l'administration Obama et du Congrès américain ses préoccupations concernant les mesures qui entravent l'accès des entreprises et des travailleurs canadiens au marché américain, comme nous l'avons fait auparavant en réponse aux programmes de relance américains», a-t-il ajouté.

Le gouvernement Harper croyait avoir mis fin aux visées protectionnistes des élus américains en signant l'accord de 2010. Cet accord, qui était l'aboutissement de plusieurs mois de négociations entre Ottawa et Washington, a permis aux entreprises canadiennes de participer aux appels d'offres reliés aux projets d'infrastructures des 37 États américains qui ont ratifié l'Accord sur les marchés publics de l'Organisation mondiale du commerce.

Les provinces canadiennes ont accepté en retour les soumissions des entreprises américaines pour des projets d'infrastructures financés à même les deniers publics.

Le ministre Fast a fait savoir son mécontement alors que le président Obama poursuivait sa campagne afin de convaincre ses adversaires républicains au Congrès américain d'adopter son dernier plan de relance le plus rapidement possible.

De passage dans la région de Raleigh, en Caroline-du-Nord, le président a soutenu que les diverses mesures de son plan de relance permettront de donner un «électrochoc» à l'économie. Le taux de chômage aux Etats-Unis demeure très élevé à 9,1 % à un peu plus d'un an des élections présidentielles.