L'agence de notation Moody's a annoncé vendredi qu'elle abaissait de deux crans les notes des titres garantis de premier rang de six compagnies d'électricité nippones exploitant des centrales nucléaires, évoquant les conséquences de l'accident de Fukushima.

Cette dégradation concerne Chubu Electric Power (chargée d'approvisionner le centre du Japon), Chugoku Electric Power (sud-ouest), Hokkaido Electric Power (nord), Hokuriku Electric Power (centre-nord), Kansai Electric Power (centre-ouest) et Kyushu Electric Power (sud).

Ces compagnies sont désormais évaluées à «A1», c'est-à-dire la 5e meilleure note possible sur le total de 19 que compte l'échelle de Moody's, une note correspondant à des émetteurs solides mais susceptibles d'être affectés par des changements de la situation économique.

Fin juin, Moody's avait relégué en catégorie spéculative la note de l'exploitant de la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power (centre-est).

L'abaissement des notes décidé vendredi «tient compte des risques financiers plus grands auxquels font face ces compagnies depuis les événements de Fukushima Daiichi, y compris des frais plus importants de gaz naturel liquéfié et autres énergies fossiles», a expliqué l'agence dans un communiqué.

Depuis l'accident nucléaire de Fukushima (nord-est), le pire depuis Tchernobyl (Ukraine) en 1986, les autorités locales de toutes les régions du pays hésitent à donner leur feu vert au redémarrage d'autres réacteurs stoppés pour maintenance.

Les compagnies exploitant ces sites sont obligées, pour compenser, d'augmenter leurs importations de gaz, charbon et pétrole afin d'élever les cadences de leurs centrales thermiques.

De façon générale, Moody's souligne que l'accident de Fukushima «a provoqué un profond réexamen de la place de l'énergie nucléaire au Japon, entraînant le risque que d'autres réacteurs nucléaires restent inexploités à cause de l'inquiétude du public quant à la sécurité de ces centrales».

Seuls 19 des 54 réacteurs du Japon sont actuellement exploités, entraînant une chute de la production d'électricité dans l'archipel dont l'énergie nucléaire représentait près de 30% avant l'accident du 11 mars.

Des tensions sont attendues sur le réseau pendant l'été, période de forte consommation de courant en raison de l'utilisation massive des climatiseurs.