BP a rapatrié en Europe toutes les familles de sa quarantaine d'employés expatriés en Libye, qui devraient à leur tour rapidement quitter le pays en crise, a-t-on appris mercredi auprès du groupe britannique.

«Toutes les familles des employés expatriés de BP en Libye sont arrivées saines et sauves dans diverses destinations en Europe», a indiqué le groupe, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le rapatriement du personnel expatrié proprement dit a quant à lui démarré et devrait s'achever prochainement.

«Une première vague d'employés évacués de Libye est déjà rentrée au Royaume-Uni», et «le reste des employés (expatriés) du groupe en Libye va quitter le pays le moment venu, conformément aux couvre-feux en vigueur», a ajouté BP, qui dit continuer à suivre attentivement l'évolution de la situation en Libye.

BP avait annoncé lundi qu'il allait procéder à l'évacuation dans les 48 heures de ses expatriés en Libye et de leurs proches, en raison de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi, réprimée dans le sang.

Le groupe britannique emploie en tout 140 personnes dans cet État d'Afrique du Nord, dont une quarantaine d'expatriés.

BP est présent en Libye depuis un accord d'exploration pétrolière conclu en 2007 avec la compagnie pétrolière nationale libyenne, la NOC. Le groupe britannique ne produit pas encore d'hydrocarbures en Libye, et n'a procédé pour l'instant à aucun forage sur place.

Il a dû suspendre la préparation de forages dans l'ouest du pays, et la révolte en cours pourrait également l'obliger à repousser une série de forages au large des côtes libyennes, qui devaient démarrer en milieu d'année dans le golfe de Syrte.

La présence de BP en Libye est très controversée. Certains responsables américains soupçonnent la compagnie britannique, malgré ses dénégations, d'avoir exercé des pressions sur les autorités du Royaume-Uni en vue d'obtenir la libération du Libyen Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, afin d'obtenir le contrat d'exploration.