British Petroleum se prépare à évacuer dans les 48 heures une partie de son personnel en Libye, où il emploie en tout 140 personnes dont une quarantaine d'expatriés, en raison des violences qui secouent le pays, a annoncé lundi le groupe pétrolier britannique.

«Nous surveillons la situation et nous nous préparons à évacuer une partie des familles (des personnels) et certains employés non-essentiels d'ici un jour ou deux», a déclaré à l'AFP un porte-parole de BP.

Ces évacuations vont entraîner la suspension de forages dans la région de Ghadamès (ouest), qui étaient en cours de préparation, a ajouté ce porte-parole.

Quelques heures plus tard, le directeur du groupe Robert Dudley a confirmé ces informations, précisant que les familles de certains expatriés avaient déjà été évacuées.

«Nous avons des activités là-bas qui sont très, très limitées. Nos opérations d'exploration en sont au tout début. Nous avons quelques personnes sur place, et les personnes dépendantes (conjoints ou enfants d'expatriés, ndlr) ont quitté le pays», a affirmé le dirigeant du groupe.

«Nous restons engagés à travailler là-bas (en Libye, ndlr), mais comme tout le monde, nous suivons cela très, très attentivement», a ajouté M. Dudley, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Londres consacrée à un partenariat d'envergure entre BP et le groupe indien Reliance.

BP est présent en Libye depuis un accord d'exploration conclu en 2007 avec la compagnie pétrolière nationale libyenne, la NOC. Le groupe pétrolier ne produit pas encore d'hydrocarbures en Libye, et n'a procédé pour l'instant à aucun forage sur place.

Outre le programme de forages terrestres à Ghadamès, BP projette de procéder à une série de forages en mer Méditerranée, au large des côtes libyennes, dans le golfe de Syrte. Ces forages sous-marins ont été repoussés à plusieurs reprises l'an dernier, et devraient en principe démarrer mi-2011.

La présence du groupe britannique en Libye est controversée. Certains responsables américains soupçonnent la compagnie britannique, malgré ses dénégations, d'avoir exercé des pressions sur les autorités du Royaume-Uni en vue d'obtenir la libération du Libyen Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, afin d'obtenir le contrat d'exploration.