La Commission européenne a exclu mardi que la Grèce puisse bénéficier dans l'immédiat d'un délai supplémentaire pour rembourser l'énorme prêt que lui ont accordée l'UE et le FMI afin de lui éviter la faillite, après qu'Athènes eut évoqué cette possibilité.

«Il n'y a pas de raison concrète d'envisager cette éventualité», a déclaré à la presse le porte-parole de l'exécutif européen pour les questions économiques, Amadeu Altafaj.

«Au contraire, nous avons assisté au cours des dernières semaines à une amélioration de la perception de la situation en Grèce par les investisseurs, avec des "spreads" (écarts de rendement entre les emprunts d'État grecs et allemands, qui bénéficient eux des taux les plus bas dans la zone euro, ndlr) en baisse», a-t-il ajouté.

Le porte-parole a ajouté que le gouvernement grec était en train de mettre les mesures d'économie budgétaires promises en échange des prêts. «Tout ceci suggère que la Grèce sera en mesure de couvrir pleinement ses besoins de financement extérieurs sur les marchés à partir de 2012», a souligné M. Altafaj.

«Il n'y a pas de discussion et encore moins de négociation» au sujet d'un délai et «il n'y a pas eu de demande» en ce sens de la part de la Grèce, a-t-il encore dit.

Lundi soir, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, avait reconnu l'existence de discussions avec l'UE et le FMI sur un allongement au delà de 2015 du remboursement du prêt de 110 milliards d'euros qu'ils ont consenti à Athènes.

«La Grèce n'a pas officiellement revendiqué» un tel répit, c'est «un débat mené informellement, sans qu'aucune décision n'ait été prise», a indiqué le ministre à la télévision.

Le prêt de 110 milliards d'euros a été débloqué, car la Grèce n'était plus en mesure d'emprunter sur les marchés pour financer ses déficits et rembourser sa dette à des taux abordables, suite à la crise de défiance qu'affronte le pays.

Cet argent a commencé à être versé cette année et continuera à l'être en plusieurs tranches jusque fin 2012. Athènes commencera en 2013 à rembourser les différentes tranches pendant trois ans, jusqu'à fin 2015. Une éventuel délai concernerait donc la période à partir de 2016.