Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a affirmé vendredi à Washington que les Européens savaient «qu'un jour la Grèce devrait affronter» la crise budgétaire qui a été la sienne au début de l'année.

«La crise grecque aurait pu être évitée, mais pas en s'y prenant l'année dernière, en s'y prenant il y a deux ou trois décennies», a déclaré le Premier ministre luxembourgeois, lors d'une conférence en marge de l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international.

«Mais il était évident qu'un jour la Grèce devrait affronter ce genre de problème, et je savais que ce problème arriverait parce que nous discutions, les Allemands, les Français, le président (Jean-Claude) Trichet à la BCE, la Commission (européenne) et moi-même, des perspectives de ce qui n'était pas alors connu comme ce qu'on a appelé la crise grecque», a-t-il poursuivi.

«Je savais, je savais même que la France et l'Allemagne gagnaient d'énormes montants d'argent par (...) leurs exportations vers la Grèce», a avoué M. Juncker.

Mais «je ne pouvais pas rendre public ce que je savais», a-t-il affirmé.

Il a également rapporté avoir tenté de soulever le problème auprès d'un Premier ministre grec qui lui a, selon lui, répondu: «Je gouverne un pays de corruption».