L'agence de notation Moody's a estimé mercredi que les nouvelles mesures d'austérité annoncées mercredi par la Grèce amélioraient les perspectives de stabilisation de la dette du pays, tout en demandant au gouvernement de démontrer qu'il était capable de réaliser ses promesses.

Alors qu'Athènes a annoncé de nouvelles mesures destinées à économiser 4,8 milliards d'euros et à tenir son objectif de réduction du déficit public cette année, l'analyste de Moody's Sarah Carlson a jugé qu'elles «étaient la preuve de l'engagement du gouvernement à reprendre le contrôle des finances publiques».

«Ces mesures augmentent la probabilité d'une stabilisation de la dette pourvu qu'elles, et celles qui avaient été annoncées précédemment, soient complètement mises en oeuvre», poursuit l'analyste.

«Il incombe au gouvernement de démontrer qu'il ne fait pas qu'annoncer des projets ambitieux, mais qu'il est aussi capable de tenir ces engagements», a ajouté Mme Carlson, tout en remarquant que l'agence de notation «ne s'attend pas à ce que les finances publiques grecques se rétablissent en deux semaines», et qu'il faut accorder du temps au pays pour mettre son plan en oeuvre.

L'agence accorde depuis décembre une note de crédit A2 à la Grèce, réservée aux émetteurs «solides» mais susceptibles d'être affectés par des changements de la situation économique. Mais elle a assorti celle-ci d'une perspective négative, laissant ainsi entrevoir la possibilité d'une future dégradation.

L'agence indique que cette note reflète à la fois «des risques de liquidité à court terme limités», mais aussi «l'inquiétude de Moody's sur l'érosion à long terme de la qualité de crédit de la Grèce, étant donné son besoin de désendetter l'économie dans un contexte de compétitivité faible et de croissance régionale lente».

Afin d'éviter une dégradation, le gouvernement doit «exécuter son programme d'austérité budgétaire et aboutir au volume de réduction du déficit qui a été promis».

«Des signes que cette réduction pourrait être moindre que ce qui a été promis aboutirait vraisemblablement à des dégradations proportionnelles à la différence» entre les promesses et leur réalisation, prévient l'agence.