Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a exhorté mardi les monarchies pétrolières du Golfe à investir plus aux États-Unis tout en saluant leurs investissements massifs pour aider à une reprise de la croissance économique dans le monde.

M. Geithner, en Arabie Saoudite au début d'une brève tournée régionale, a appelé à davantage d'investissements arabes aux États-Unis, soulignant que les questions de sécurité qui avaient bloqué en 2006 une transaction de la compagnie émiratie Dubai Ports World (DPWorld) pour gérer six ports américains avaient été réglées.

«Depuis la controverse ayant entouré le contrat de DPWorld au début de 2006, notre gouvernement a mis en place une série de réformes destinées à préserver la sécurité nationale, tout en apportant aux investisseurs plus de clarté, de visibilité et de transparence», a-t-il dit.

«Ces réformes n'ont pas empiété sur notre politique d'ouverture en matière d'investissements», a-t-il ajouté.

Le secrétaire au Trésor tentait de rassurer les investisseurs arabes du Golfe après l'épisode où DPWorld avait dû renoncer à opérer six ports américains en raison de l'opposition du Congrès américain pour raisons de sécurité.

Depuis cette affaire, les investissements directs des monarchies du Golfe aux États-Unis ont atteint 25 milliards de dollars, dont le rachat de GE Plastics par le géant saoudien de la pétrochimie Sabic pour 11 milliards de dollars, a-t-il rappelé.

Louant les efforts des monarchies du Golfe pour aider à surmonter la crise économique mondiale, il a indiqué que «le monde n'a pas encore pris l'entière mesure de l'ampleur des ambitions et des investissements que nous voyons dans le royaume et dans la région du Golfe pour jeter les bases de la croissance à venir».

M. Geithner, attendu mercredi aux Émirats arabes unis qui sont avec l'Arabie Saoudite parmi les principaux porteurs de bons de Trésor américains, a souligné la nécessité de continuer à investir pour favoriser la croissance.

«En Arabie Saoudite, le secteur non pétrolier continue à se développer, soutenu par l'un des plus grands plans de relance dans un pays du G20 et par des actions agressives dans le domaine monétaire et financier», a-t-il ajouté.

Evoquant la politique de l'Administration américaine face à la crise économique, il a souligné que l'intervention massive du gouvernement dans l'économie était «temporaire» et que les mesures prises «seront reconsidérées dès lors que la crise s'estompera définitivement».

Il s'adressait à des hommes d'affaires réunis à la Chambre de commerce et d'industrie de Djeddah. En soirée, il a été reçu par le roi Abdallah dans la ville de Yanbu, sur la mer Rouge, où le souverain saoudien a inauguré plusieurs projets industriels, selon l'agence officielle Spa.

Aux Émirats, il doit s'entretenir avec des responsables politiques et des chefs des deux principaux fonds d'investissement publics d'Abou Dhabi.

Des économistes dans la région ont indiqué que les dirigeants saoudiens et émiratis attendaient de la tournée de M. Geithner des assurances sur la reprise économique aux États-Unis.

La visite souligne l'importance de l'Arabie Saoudite, première puissance pétrolière mondiale, dont les avoirs à l'étranger sont estimés à 400 milliards de dollars, généralement libellés en dollars.