Le départ des Nortel, Aveos et autres AstraZeneca n'est plus qu'un mauvais souvenir, au Technoparc Saint-Laurent. Le parc de bureaux a vu son taux d'inoccupation chuter à un creux historique, une tendance inverse à celle observée au centre-ville de Montréal.

«Dans le fond, on a abaissé de moitié notre taux d'inoccupation, a fait valoir Mario Monette, PDG de Technoparc Montréal. Il est passé de 12,7% en août 2013 à 6,9%. Et il y a plusieurs projets à venir, il y a beaucoup d'appétit pour venir sur le site ici.»

Moins connu que le centre-ville avec ses gratte-ciel rutilants, le Campus Saint-Laurent de l'organisme Technoparc Montréal - souvent appelé Technoparc Saint-Laurent - compte 1,9 million de pieds carrés de bureaux, répartis dans 27 bâtiments. Le quartier accueille surtout des entreprises liées aux sciences de la vie, aux télécommunications et à l'aérospatiale.

La Presse Affaires a révélé la semaine dernière que le taux de vacance atteint un sommet, pour les 10 dernières années. dans le coeur de la métropole. En incluant tous les bureaux offerts en sous-location, le taux de disponibilité dépasse la barre des 16% au centre-ville.

«Concurrence déloyale»

Le Technoparc a beaucoup souffert de la chute du géant Nortel, qui a déjà employé plus de 4000 personnes dans le secteur. Peu après l'arrivée de Mario Monette à la tête de l'organisme en 2007, ils n'étaient plus que 200. Le taux d'inoccupation des bureaux dépassait les 23%.

En parallèle, les crédits d'impôts offerts dans la Cité du multimédia et dans la Cité du biotech de Laval constituaient une «concurrence déloyale», dit Mario Monette. La fin de ces aides fiscales a constitué une bénédiction pour le Technoparc. «À partir du moment où les crédits se sont terminés en 2012-2013, tout a changé.»

Seulement l'an dernier, 32 entreprises se sont installées ou ont agrandi leurs bureaux dans le quartier situé au nord de l'aéroport Montréal-Trudeau. Elles ont créé 825 emplois, ce qui a porté le nombre total de travailleurs à plus de 5600.

La société sud-coréenne Green Cross a en outre amorcé hier la construction d'une nouvelle usine de fractionnement de plasma sanguin de 200 millions de dollars (voir autre texte ci-dessous). Et «quatre ou cinq autres projets» sont en négociations, selon M. Monette.

Nouveau modèle

S'il a profité de la fin du crédit d'impôt offert à ses concurrents, le Technoparc a aussi dû s'adapter à la nouvelle réalité du secteur des biopharmaceutiques. La plupart des multinationales - dont Merck Frosst et AstraZeneca - ont fermé leurs centres de recherches montréalais ces dernières années, laissant un vide, peu à peu comblé par une nouvelle génération de PME.

Les anciens bureaux d'AstraZeneca, par exemple, accueillent aujourd'hui l'Institut NEOMED, où plusieurs petites sociétés font des activités de recherche et développement. «Au plus fort d'AstraZeneca, dans ce centre-là, il y avait 135 emplois, a souligné M. Monette. Maintenant, l'institut NEOMED compte 24 entreprises et 200 emplois. Ç'a été tout un succès.»

Une bonne partie de la croissance future du quartier proviendra des petites et moyennes entreprises, souligne le président du Technoparc. «La clé ici, c'est qu'auparavant, on se destinait uniquement aux grands projets internationaux de filiales, et maintenant, on travaille les deux, c'est-à-dire les entreprises d'ici qu'on aide à se développer en technologies, et les grands groupes internationaux. C'est ce qui fait qu'on remplit nos bâtiments.»

Mario Monette observe que le Technoparc s'en tire mieux que l'Ouest-de-l'Île dans son ensemble, où le taux d'inoccupation des bureaux s'élevait à 19,2% à la fin de l'an dernier, selon CBRE.

Les cinq principaux employeurs du Campus Saint-Laurent

• Bombardier: 2529 employés

• Genetec: 425 employés

• Ciena: 245 employés

• AMDOCS: 215 employés

• Bristol-Myers Squibb: 182 employés