Les Laurentides sont depuis toujours le terrain de jeu des Montréalais, mais un promoteur veut maintenant les convaincre de considérer la région du Massif de Charlevoix pour l'achat d'une résidence secondaire. Le promoteur mise sur la progression plus rapide des valeurs foncières qu'à Tremblant pour faire pencher la balance en sa faveur.

Vétéran de l'industrie immobilière à Québec, Florent Fortier, 70 ans, relance cet automne la mise en vente des terrains du Domaine Charlevoix qu'il a acquis en 2004 avec sa femme Jeanne Raymond des mains de Luc Amarnier.

M. Fortier a 118 lots à vendre avec des vues sur la montagne, le fleuve et L'Isle-aux-Coudres. La superficie moyenne des terrains est de 52 000 pieds carrés, et certains des lots avec vue panoramique se vendent plus de 200 000$.

À ce niveau de prix, les lots devraient recevoir des maisons de 400 000 à 700 000$. Un maximum de 15% des résidences sur les 118 pourra être offert en location à court terme à titre de résidences de tourisme.

S'éloigner des cônes orange

«Le beau client type, c'est une personne près de la retraite qui vit à Montréal, mais qui est native de l'est du Québec. Il est tanné des cônes orange. À sa retraite, il vend ses propriétés à Montréal, il a de l'argent et il se fait construire une belle maison dans Charlevoix», dit le promoteur.

La propriété de 20 millions de pieds carrés a été aménagée en parc-nature au début des années 90 par le Dr André Gilbert, qui l'a vendue à Luc Amarnier en 1998. Le parc, où sont aménagés 18 kilomètres de sentiers, sera remis aux résidants au terme du projet.

Situé à cheval entre Baie-Saint-Paul et Les Éboulements, à 15 minutes en voiture du Massif, le Domaine Charlevoix est à trois heures de route de Montréal, une bonne heure de plus que la plupart des stations de villégiature des Laurentides.

«À Tremblant, les prix sont déjà très élevés. Le rôle de Baie-Saint-Paul et des Éboulements a presque doublé en six ans. Il y a une effervescence, dit M. Fortier. Au lieu de laisser son argent à la banque, quelqu'un va faire plus d'argent avec sa propriété au Domaine Charlevoix dans un horizon de 10 ans», avance-t-il.

Selon un document du ministère des Affaires municipales de juin 2013, la valeur des quelque 1000 chalets à Mont-Tremblant s'élève en moyenne à 628 000$. C'est effectivement moins cher dans Charlevoix.

M. Fortier réserve en plus 50 lots forestiers à des constructeurs. Sur ces lots qui n'ont pas de vue sur le fleuve, les maisons pourront se vendre entre 300 000 et 400 000$.

Un marché au ralenti

Ce ne sera pas facile. Le marché immobilier a ralenti au Québec, sans compter que la concurrence ne manque pas dans les environs.

Dans son schéma d'aménagement, la MRC de Charlevoix a ciblé l'ajout potentiel de 2000 à 2650 unités d'habitation dans les prochaines années. Le gros des unités, près de 2000, est localisé à Petite-Rivière-Saint-François, 200 autres sont prévues à Baie-Saint-Paul et 250 aux Éboulements.

L'été dernier, le Massif a annoncé une rationalisation de ses activités, faute de revenus. Le train touristique, notamment, restera en gare cet hiver. «Je ne suis pas sûr que les affaires ont baissé tant que ça», répond, sceptique, M. Fortier.

Ce dernier se donne cinq ans pour développer son domaine. Il a vendu huit lots jusqu'à présent. Dans la dernière année, 6,3 kilomètres de rues ont été tracés, et la maison témoin a été construite. Il souhaite vendre de 25 à 40 terrains d'ici la fin de 2014.