Le marché immobilier de la métropole a continué de ralentir au printemps, selon des données publiées hier par la Chambre immobilière du Grand Montréal. Le recul des ventes a été beaucoup plus marqué à Laval et sur la Rive-Sud, même si les prix se sont maintenus.

Au total, la Chambre a recensé 12 149 transactions entre les mois d'avril et de juin, un recul de 8% par rapport à la même période l'an dernier. Les ventes de maisons, condos et immeubles de logements ont ainsi chuté pour le cinquième trimestre consécutif.

Le repli des ventes a été plus marqué en banlieue. La chute est de 16% à Laval et de 12% sur la Rive-Sud. C'est beaucoup plus élevé qu'à Montréal (-6%), en banlieue nord (4%) et dans le secteur de Vaudreuil-Soulanges (-3%).

Ces données ne surprennent guère Jean-Pierre Garcia, courtier ReMax sur la Rive-Sud. Selon lui, le marché dans ce secteur a «considérablement ralenti» au cours des derniers mois. Les pancartes «À vendre» restent accrochées plusieurs mois avant que les maisons trouvent preneur, un contraste frappant avec l'effervescence immobilière de 2010.

«Les gens essaient de vendre au même prix que l'année dernière, mais on observe que les négociations sont assez ardues, constate M. Garcia. On est souvent obligés de réduire les prix pour arriver à écouler les propriétés qui ne se vendent pas.»

«C'est plus tranquille, convient Jean Dallaire, qui dirige l'agence Via Capitale Centre, à Laval. Par contre, j'ai des courtiers qui ont des augmentations. Disons que ce n'est pas régulier. Tout le monde n'a pas des baisses.»

Malgré le recul des ventes, les prix des propriétés se sont maintenus, souligne ce courtier.

Jean-Pierre Garcia estime que la construction de nombreux condos dans les derniers mois explique en partie la baisse des ventes de maisons sur la Rive-Sud.

Autre facteur de taille: le resserrement des règles qui encadrent les prêts hypothécaires. En mars, Ottawa a baissé la période maximale d'amortissement des prêts de 35 à 30 ans. Cela signifie des versements mensuels plus élevés et, donc, moins d'acheteurs potentiels sur le marché.

Certains agents craignent que les problèmes du pont Champlain et les nombreux reportages sur la congestion routière effraient ceux qui songent à s'établir sur la Rive-Sud, mais M. Garcia estime que le foisonnement des cônes orange n'est pas responsable de la baisse des ventes.

«Pour l'instant, il n'y a pas grand monde qui m'a parlé de cette problématique», relate-t-il.

Optimiste

Malgré le recul des ventes, la Chambre immobilière du Grand Montréal reste optimiste. Sa vice-présidente, Diane Ménard, souligne que le nombre de ventes a été exceptionnel en 2010. C'est pourquoi un repli de 8% en 2011 n'a rien d'alarmant. En fait, si la tendance se maintient, le nombre de transactions sera semblable à celui observé en 2007, année faste pour le marché.

«Le nombre de transactions recule, mais pas tant que cela, fait-elle valoir. On s'en va davantage vers un marché équilibré. Les prix des propriétés ne baisseront pas parce qu'on a encore un très bon marché immobilier.»