L'immobilier continuera d'être source de réconfort pour les propriétaires de maison en 2011. Une étude du courtier Re/Max prévoit une hausse de 5% du prix moyen l'an prochain dans la région montréalaise, beaucoup plus que le taux d'inflation actuel au Québec, estimé à 1,4%. L'activité progressera de 3%, on prévoit 42 500 reventes.

Le prix moyen atteindra 305 000$. Il s'agira d'une première incursion au-dessus des 300 000$.

À titre de comparaison, 2010 a été une année en dents de scie: forte activité au premier trimestre, plus faible par la suite. Au net, les 41 000 reventes sont légèrement en baisse par rapport à 2009. Le prix moyen des propriétés vendues par le système inter-agences de la chambre immobilière a avancé de 7% pendant l'année.

Au Canada, le même rapport prévoit une hausse du prix moyen de 3% en 2011, avec un nombre stable de transactions à 441 000.

Des indicateurs au vert

Re/Max se fie à la présence de nombreux facteurs favorisant la vigueur du marché montréalais pour calculer sa prévision, explique Caroline Salette, propriétaire franchisée Re/Max Royal (Jordan) à qui nous avons parlé. Les taux d'intérêt sont bas, le chômage diminue, les consommateurs reprennent confiance et l'immigration reste soutenue. «Montréal a aussi le plus gros bassin de locataires au pays, des gens appelés à devenir des premiers acheteurs», dit-elle.

Ceux-ci jettent souvent leur dévolu sur une copropriété divise, un produit plus abordable que la maison individuelle et qui détient maintenant 30% du marché de la revente dans la région de Montréal.

Caroline Salette chapeaute six bureaux de vente et 250 courtiers, principalement dans l'ouest de l'île. Plus gros bureau Re/Max de la région montréalaise, Re/Max Royal (Jordan) détient environ 10% du marché de la revente des propriétés inscrites au système inter-agences.

Marché à deux vitesses

Selon ce que Mme Salette voit ces jours-ci, le marché est à deux vitesses. D'une part, les propriétés offertes à juste prix suscitent beaucoup d'intérêt et s'envolent rapidement. «Les maisons inscrites entre 200 000$ et 300 000$, c'est magique», dit-elle. D'autre part, les vendeurs gourmands qui surévaluent leur propriété restent pris avec longtemps. «En 2011, le marché restera à l'avantage des vendeurs sur l'île de Montréal et sur la Rive-Sud. Vaudreuil-Soulanges et la couronne nord sont plus proches d'un marché équilibré», dit Caroline Salette. Les propriétés à vendre se font rares partout.

Région de Québec

Dans la capitale, la revente se maintiendra au niveau de 2010, soit 13 000 transactions l'an prochain. Le prix moyen se stabilisera, après avoir progressé de 15% en 2010, la plus forte avancée au pays.

Les observations de Re/Max concordent avec celles faites par le Mouvement Desjardins à l'échelle de la province. Selon l'économiste Hélène Bégin, l'activité a connu une timide progression en 2010 avec 82 000 transactions au Québec. Un léger recul est attendu en 2011 et en 2012. La hausse du prix moyen se poursuivra jusqu'en 2012, à des taux toutefois plus modérés que la hausse de 8% qu'elle observe en 2010. «Dans un marché qui revient progressivement vers l'équilibre, les prix évoluent au rythme de l'inflation», dit l'économiste.

Le prix moyen d'une propriété au Québec s'élève à 245 000$ en 2010.