Le fabricant américain de produits d'hygiène Colgate-Palmolive (CL) va supprimer environ 2300 emplois dans le monde d'ici fin 2016, dans le cadre d'un plan de restructuration annoncé jeudi et devant lui permettre de réduire ses coûts.

Dans un communiqué publié à l'occasion de ses résultats trimestriels, le groupe dit vouloir réduire ses effectifs mondiaux de 6% comparé à leur niveau actuel, qui est de 38 600 postes.

«Nous vivons dans un monde qui change très vite, avec beaucoup de défis parmi lesquels des économies qui ralentissent dans beaucoup de pays», a commenté le PDG du groupe, Ian Cook.

«Ce programme va nous aider à avancer, à partir de notre actuelle position de force, afin de dégager de la croissance durable et profitable sur le long terme», a-t-il ajouté.

Le groupe va simplifier son organisation, notamment en regroupant les filiales qu'il a dans divers pays au sein de «centres régionaux plus efficaces».

Cette approche a déjà eu des résultats positifs en Amérique Latine, et en Europe où la création d'un centre financier partagé à Varsovie, en Pologne, «a significativement réduit les coûts structurels pour cette région», a souligné M. Cook.

Le programme de restructuration devrait permettre de dégager d'ici quatre ans des économies annuelles après impôts de 275 à 325 millions de dollars (365 à 435 millions avant impôts).

Dès l'année prochaine, les économies atteindront 30 à 40 millions après impôts (40 à 50 millions avant impôts).

Le groupe précise que la mise en oeuvre de ce plan se traduira dans ses comptes par une charge exceptionnelle totale après impôts de 775 à 875 millions de dollars, dont 90 à 100 millions dès le quatrième trimestre et 185 à 220 millions pour l'année 2013. Avant impôts, le coût total se chiffre entre 1,1 et 1,25 milliard de dollars.

«Ce programme prouve que Colgate continue d'avoir de la marge pour des gains d'efficacité», soulignent les analystes de Bank of America Merrill Lynch, qui s'attendent à ce que «la direction utilise ces économies pour réinvestir dans des initiatives de croissance, afin de maintenir un taux de croissance à deux chiffres du bénéfice par action».

Colgate-Palmolive vise toujours une croissance de plus de 10% de son bénéfice par action annuel, mais cet objectif est conditionné à des taux de change moyens similaires à ceux de l'an dernier.

Or, le groupe a été pénalisé par des effets de change défavorables au troisième trimestre, alors que le dollar s'est apprécié comparé à l'année dernière, notamment face à l'euro.

«Si les taux de change moyens sur l'année restaient aux niveaux actuels, la conversion des devises réduirait la croissance de notre bénéfice par action annuel d'environ 6 à 7%», a-t-il indiqué dans son communiqué.

Les résultats du troisième trimestre sont globalement en dessous des attentes du marché, selon des chiffres également publiés jeudi.

Son bénéfice net a progressé de 1,7% à 654 millions de dollars, mais le bénéfice courant par action est ressorti 2 cents en dessous de la prévision moyenne des analystes, à 1,36$.

Le chiffre d'affaires pour sa part a reculé de 1% à 4,33 milliards de dollars, quand le marché espérait 4,39 milliards.

Outre les effets de change, M. Cook a évoqué des coûts en hausse pour les matières premières et les emballages, «un environnement concurrentiel intense et des conditions macroéconomiques difficiles dans le monde».

Le groupe a vu son chiffre d'affaires plonger de 11% en Europe. Il a en revanche progressé de 2,5% en Amérique du Nord et de 5% dans la zone Asie-Afrique, et il est resté stable en Amérique latine.