L'agonie puis l'effondrement de Shermag, figure de proue de l'industrie du meuble québécois, a porté ombrage au reste du secteur. Mais la fin annoncée du fabricant sherbrookois, qui était en 2007 le seul joueur à employer plus de 1000 personnes, ne devrait pas être vue comme un cas type de l'industrie, estime le PDG de l'Association des fabricants de meubles du Québec, Jean-François Michaud.

«Shermag n'est pas un cas type, même si cela ne veut pas dire que le secteur ne connaît pas de difficultés, explique M. Michaud. Elle était très différente des autres. Elle était la plus grosse et son plan d'affaires était différent. On a délocalisé massivement la production en négligeant les facilités de production ici. On a joué les mauvaises cartes et on n'a pas pu se redresser.»

Le président du Groupe Dutailier, Fernand Fontaine, n'a pas voulu trop en dire sur les choix de son concurrent, mais il remarque que Shermag, de par sa taille, a subi un peu avant les autres les impacts de la récession.

Shermag est en protection de faillite depuis un an. Elle attend les offres d'achat jusqu'à la mi-juillet, après quoi le syndic pourrait liquider les actifs.

Il y a cinq ans, Shermag avait un chiffre d'affaires de 230 millions et comptait 2400 employé. En entrevue à La Presse Affaires il y a une semaine, le président du conseil d'administration, Claude Pichette, disait souhaiter que l'entreprise puisse poursuivre ses activités, mais qu'elle était «plus que jamais à la merci de ses principaux créanciers et des décisions du tribunal».