La croissance de l'économie des États-Unis a été révisée en hausse au 2e trimestre, confirmant son net rebond après la contraction de l'hiver, comme s'y attendaient les analystes, selon la 3e estimation du département du Commerce publiée vendredi.

Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 4,6% en rythme annualisé d'avril à juin, conformément à la prévision médiane des analystes. Il avait reculé de 2,1% au premier trimestre, accusant la plus forte contraction en cinq ans pour la première économie mondiale.

C'est 0,4 point de plus que la 2e estimation. «C'est le rythme le plus soutenu depuis le quatrième trimestre 2011», s'est félicité Jason Furman, qui préside le Cercle des conseillers économiques de la Maison-Blanche. Il a souligné que «les données économiques récentes suggéraient que ce rythme d'expansion s'était poursuivi au cours des mois suivants».

Le gouvernement publiera le 30 octobre sa première estimation de croissance pour le 3e trimestre clos à la fin du mois de septembre. La majorité des analystes s'attendent à une croissance autour de 3%.

En dessous de cette moyenne, Michael Gapen de Barclays Research, table sur un ralentissement de l'expansion à 2,5% au 3e et 4e trimestres, ce qui conduira à une croissance annuelle de 2,8% en 2014. L'économiste en chef de BMO Capital Markets, Sal Guatieri, est plus optimiste, misant sur 3,2% de croissance au 3e trimestre et 3% sur l'année.

La Réserve fédérale (Fed) montre davantage de prudence sur ses prévisions, tablant sur une croissance de 2,0% à 2,2% sur un an au dernier trimestre 2014.

«Les récents indices suggèrent une croissance solide au troisième trimestre», assure Sal Guatieri mentionnant les ventes automobiles et la confiance des consommateurs. Les dépenses de consommateurs pour août doivent être publiées lundi après un coup de froid en juillet (-0,1%).

La semaine prochaine, la publication des chiffres de l'emploi vendredi sera également cruciale pour attester du dynamisme de l'activité, alors que les créations d'emplois d'août ont déçu (142 000).

Le taux de chômage pourrait rester stable pour septembre à 6,1%, selon les premières estimations. D'un autre côté, les analystes s'attendent à ce que le renforcement du dollar et la vigueur de l'économie dopent les importations, ce qui représente toujours un manque à gagner pour le PIB.

Au 2e trimestre, l'expansion a été tirée par une tenue décente des dépenses de consommation (+2,5%) - la plus forte hausse en six mois -, et une bonne performance des exportations (+11,1%), ainsi que par la progression des stocks et des investissements des entreprises (+9,7%).

D'avril à juin, les entreprises ont ainsi dopé leurs investissements dans les bâtiments et infrastructures industriels (+12,6% contre +2,9% au trimestre d'avant) ainsi que dans les équipements (+11,2% contre -1%).

La consommation a compté pour 1,75 point dans la croissance, dont près d'un point pour les seules acquisitions de biens durables qui apportent ainsi leur meilleure contribution à l'expansion du PIB depuis la fin de la récession au 3e trimestre 2009. Les dépenses de biens durables ont fait un bond de 14,1% après n'avoir augmenté que de 3,2% au 1er trimestre.

L'investissement résidentiel a affiché une hausse de 8,8% contrastant avec une chute de 5,3% au début de l'année.

Si les dépenses de l'État sont toujours en recul (-0,9%), celles des États et des collectivités locales sont dans le vert affichant un progrès de 3,4%, la hausse la plus ferme depuis cinq ans, soulignent les statistiques du ministère.

L'investissement, y compris résidentiel, a représenté 2,87 points de croissance, un sommet depuis fin 2011, les stocks ayant pesé pour 1,42 point, un niveau proche de celui du 3e trimestre de l'année dernière. Ils avaient soustrait 1,16 point de croissance au 1er trimestre.

Le moral des ménages en hausse

Le moral des ménages américains a légèrement progressé en septembre par rapport à août, décevant toutefois les attentes des analystes, selon la deuxième estimation de l'Université du Michigan publiée vendredi.

L'indicateur est resté à 84,6 en septembre pour cette dernière estimation, qui reste similaire à la première. Cela marque une hausse de 2,1 points en comparaison du mois d'août.

Les analystes tablaient, dans leur prévision médiane, sur une progression à 85. À 84,6, c'est néanmoins le deuxième plus haut niveau de l'indicateur en sept ans.

«La confiance des consommateurs a enregistré des gains solides au cours des derniers mois et on s'attend à ce que les dépenses de consommations progressent de 2,5% jusqu'à la fin de l'année», comme elles l'ont fait au 2e trimestre, a estimé Jesse Hurwitz, analyste de Barclays Research.

L'indice concurrent établi par le Conference Board sera publié mardi pour le mois septembre, alors qu'il a atteint en août un sommet en près de sept ans (92,4).

Selon les analystes de Capital Economics, il pourrait montrer encore une progression pour septembre alors que la poursuite du recul des prix de l'essence et le niveau historiquement haut du prix des actions continuent d'alimenter l'optimisme des consommateurs.

Au cours des mois précédents toutefois, l'indice du moral des ménages établi par le Conference Board s'est montré un peu plus généreux que celui de l'Université du Michigan.