Les États-Unis vont saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur des droits de douane jugés «injustes» appliqués par la Chine aux exportations d'automobiles américaines, a annoncé la Maison-Blanche jeudi.

L'administration américaine va lancer une «action» préliminaire auprès de l'OMC pour faire respecter ses droits, a précisé jeudi la Maison-Blanche, alors que le président Barack Obama se rend, pour deux jours de campagne, dans des États industriels déterminants pour l'élection présidentielle de novembre prochain.

Selon la Maison-Blanche, ces droits de douane concernent plus de 80% des exportations d'automobiles américaines en Chine, dont les véhicules fabriqués dans les États de l'Ohio et Michigan (nord).

«Le principe en jeu est que la Chine doit respecter les règles du système commercial mondial», explique la Maison Blanche dans un communiqué.

«Quand elle ne le fait pas, l'administration Obama prendra les mesures pour s'assurer que les entreprises et les travailleurs américains jouent à armes égales», poursuit-elle.

Le représentant américain au Commerce extérieur, Ron Kirk, a en outre prévenu que «l'administration Obama continuera à se battre pour faire en sorte que la Chine n'ait pas recours à ses règles commerciales à mauvais escient et n'aille pas à l'encontre de ses engagements commerciaux internationaux pour bloquer les exportations de produits fabriqués aux États-Unis».

Le ministère du Commerce chinois avait annoncé en décembre dernier que Pékin allait imposer des taxes antidumping et antisubvention sur les voitures importées des États-Unis d'une cylindrée supérieure à 2,5 litres.

Les autorités chinoises avaient dit être parvenues «à la conclusion que les voitures de tourisme et 4X4 importés des États-Unis de plus de 2,5 litres de cylindrée ont reçu des subventions et ont été vendus à perte».

Alors que l'exécutif américain avait fait part de sa «déception», plusieurs élus de la Chambre des représentants à Washington avaient qualifié la décision de la Chine d'«injustifiable» et déjà évoqué un recours devant l'OMC.

La décision du président Obama intervient au moment où son rival républicain Mitt Romney l'accuse de ne pas être assez ferme avec Pékin, à la fois concurrent géopolitique et partenaire économique des États-Unis. De nombreux différends commerciaux et relatifs à la politique de changes opposent déjà les deux puissances.

L'économie, et une remontée du taux du chômage, dominent la campagne électorale américaine en vue de la présidentielle du 6 novembre.

M. Obama était attendu jeudi matin à Toledo dans l'Ohio, localité où est installée une chaîne de montage des Jeep Wrangler, lointain descendant des 4x4 militaires de la Seconde Guerre mondiale.

L'Ohio est considéré comme le principal Etat-clé sur la carte électorale américaine. M. Obama l'avait enlevé en 2008 mais ses habitants ont depuis choisi un gouverneur républicain. Aucun récent candidat républicain à la présidentielle ne s'est installé à la Maison Blanche sans avoir remporté l'Ohio.