Ce n'est pas la «bande des six» que les téléspectateurs québécois ont connue à une autre époque. Loin de s'intéresser à la culture, ce groupe de sénateurs démocrates et républicains pourrait aider Barack Obama à trouver une solution à la crise liée au relèvement du plafond de la dette.

Après des mois de négociations, la «bande des six» a présenté à huis clos hier à 47 sénateurs, dont 23 républicains, un plan qui vise à réduire la dette de près de 4000 milliards de dollars en 10 ans. La proposition inclut notamment une hausse des recettes de l'État fédéral d'environ 1000 milliards de dollars et des coupes importantes dans plusieurs programmes, dont le Medicare, l'assurance maladie des personnes âgées.

C'est «une bonne nouvelle» et «une étape très importante», a déclaré Barack Obama hier, tout en pressant les chefs des deux partis au Sénat de commencer «à parler sérieusement» pour finaliser cette proposition qui correspond dans l'ensemble à l'approche qu'il a défendue au cours des dernières semaines.

«Notre problème est que nous approchons de l'échéance, et il ne reste plus beaucoup de temps», a précisé le président devant les journalistes à la Maison-Blanche, faisant allusion à la date butoir du 2 août après laquelle les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement si un accord n'est pas intervenu au Congrès pour relever le plafond de la dette.

Accueilli favorablement par plusieurs sénateurs républicains, le plan de la «bande des six» pourrait avoir pour conséquence de marginaliser les républicains de la Chambre des représentants, qui ont refusé jusqu'ici toute concession sur la question de la hausse des recettes de l'État.

Dans un vote symbolique, la Chambre a d'ailleurs adopté hier soir, par 234 voix contre 190, un plan pour réduire non seulement les dépenses de façon spectaculaire, mais également pour amender la Constitution afin d'équilibrer le budget fédéral. Ce n'est qu'après l'adoption d'une telle mesure que les républicains de la chambre basse envisageraient de relever le plafond de la dette.

Mais leur texte de loi n'a aucune chance d'être adopté au Sénat, où les démocrates jouissent encore de la majorité.

Dans son intervention devant les journalistes, Barack Obama a tenté de marginaliser les républicains de la Chambre, qui défendent les positions conservatrices et populistes des partisans du Tea Party.

«Le président et son administration sont prêts à signer un ensemble législatif solide qui comprendra aussi bien des coupes dans les dépenses, des modifications aux programmes sociaux qui permettraient de les renforcer et d'assurer leur pérennité, et comprendra également des revenus (fiscaux supplémentaires)», a-t-il déclaré.

«Il y a désormais un groupe de sénateurs issus des deux partis qui sont d'accord avec cette approche équilibrée. Et les Américains sont d'accord avec cette approche limitée», a-t-il ajouté.

Le plan de la «bande des six» prévoit une hausse des revenus au moyen non pas de hausse d'impôts, mais plutôt d'une réforme de la fiscalité comprenant l'élimination de nombreuses exemptions et déductions fiscales.

«C'est un juste compromis», a déclaré la sénatrice du Texas Kay Bailey Hutchison en annonçant son appui au nouveau plan.