Les ventes de détail ont fortement progressé aux États-Unis en octobre, apportant un nouveau signe d'amélioration de l'économie américaine après une succession d'indicateurs encourageants.Elles ont augmenté de 1,2% par rapport au mois précédent, ce qui représente leur progression la plus forte depuis mars, selon des chiffres publiés lundi à Washington par le département du Commerce.

Les analystes attendaient une hausse deux fois moins forte, de 0,6% selon leur prévision médiane.

Comme le mois précédent, l'indice du ministère, qui mesure les ventes des détaillants et de la restauration, a été tiré par les ventes du secteur automobile, qui ont augmenté de 5,0%.

Les chiffres d'août et de septembre ont été revus à la hausse, ce qui traduit un certain élan de la consommation.

L'indice des ventes de détail est très suivi aux États-Unis car il donne un premier aperçu de l'évolution de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine.

Octobre marque le début de la saison des fêtes de fin d'année aux États-Unis, au cours de laquelle les commerçants réalisent une part très importante de leur chiffre d'affaires annuel.

«La reprise économique se dirige vers la ligne d'arrivée telle la tortue», estime l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, en notant que «les consommateurs commencer à dépenser de nouveau».

Plus d'un an après le début de sa reprise, l'économie américaine reste convalescente, mais l'annonce de la bonne progression des ventes de détail a suivi la publication de plusieurs indicateurs encourageants concernant l'emploi et le moral des ménages.

Même si le chômage reste très élevé, à 9,6%, les données officielles ont montré que les entreprises américaines avaient fortement embauché en octobre, mettant fin à quatre mois consécutifs de baisse de l'emploi dans le pays. Et le nombre de nouveaux chômeurs est tombé début novembre près de son minimum de l'année.

Les indicateurs d'activité de l'ISM ont montré une progression solide dans les services comme dans l'industrie en octobre, et la confiance des consommateurs est remontée un peu plus que prévue, selon les derniers chiffres publiés vendredi par l'Université du Michigan.

«Le reprise des dépenses de consommation pendant l'été a été due en partie a une suppression des taxes pendant les vacances dans de nombreux États. Elle apparaît maintenant soutenue par des facteurs plus fondamentaux» comme l'amélioration de l'emploi et de la Bourse, qui augmentent les ressources des ménages, note Sal Guatieri, économiste de BMO Capital Markets.

Comme plusieurs autres analystes, Chris Christopher, du cabinet IHS Global Insight, estime que les ingrédients sont réunis pour une saison des fêtes «relativement robuste» pour les commerçants.

La publication lundi d'une chute de l'indice Empire State mesurant l'activité manufacturière dans la région de New York n'a pas trop inquiété les économistes, bien que les usines soient le fer de lance de la reprise.

Pour Nicholas Tenev, de Barclays Capital, la chute de l'Empire State traduit «plus vraisemblablement une pause» qu'une rechute de l'activité manufacturière autour de New York après sa forte croissance d'octobre.