L'excédent de la balance américaine des flux de capitaux investis à long terme a baissé près de 50% en octobre en un mois, pour s'établir à 20,7 milliards de dollars, selon les chiffres publiés mardi par le département du Trésor à Washington.

Le recul est bien plus fort que ne le pensaient les analystes, pour qui le solde des flux d'investissements à long terme aurait dû baisser à 35,5 milliards de dollars, après l'excédent de 40,7 milliards de septembre.

La baisse de l'excédent résulte en premier lieu d'une baisse de 22% des flux de capitaux investis à long terme aux États-Unis par des étrangers, à 43,4 milliards de dollars, indiquent les «données mensuelles du Trésor sur les capitaux internationaux», qui mesurent les flux d'investissements de portefeuille en direction ou au départ du pays.

Ce mouvement a été renforcé par une hausse des délocalisations de fonds des résidents américains, acheteurs nets de titres étrangers pour 22,7 milliards de dollars, contre 15,0 milliards en septembre.

Le rapport du Ministère montre d'autre part que les avoirs chinois en obligations du Trésor américain sont restés stables en octobre par rapport à septembre, à 798,9 milliards de dollars.

Les investisseurs chinois (hors Hong Kong) sont les premiers détenteurs de titres d'État américains, devant le Japon (746,5 milliards) et la Grande-Bretagne (230,7 milliards).

Les avoirs des investisseurs japonais et britanniques en obligations du Trésor ont baissé respectivement de 0,7% et 7,5% en octobre, effaçant une bonne part de leur hausse du mois précédent.

En ajoutant les flux d'investissements de portefeuille à court terme, le solde général de la balance américaine des flux de capitaux est repassé dans le rouge en octobre (après deux mois dans le vert) à -13,9 milliards de dollars, contre un solde positif de 127,6 milliards en septembre.

Ces chiffres témoignent que les investisseurs se sont montrés «assez nerveux» en octobre du fait d'un «accès de pessimisme à propos des perspectives de croissance de l'économie américaine au quatrième trimestre», estime Brian Bethune, économiste du cabinet IHS Global Insight.

La situation s'étant «largement inversée» depuis, il faut s'attendre à voir des données témoignant d'un rebond dans l'afflux des capitaux vers les États-Unis en novembre et décembre, maintenant que le PIB américain semble en mesure de croître d'environ 3,5% au quatrième trimestre, ajoute-t-il.