La production pétrolière du Canada devrait augmenter de 1,4 million de barils par jour d'ici 2035, malgré l'existence d'un «déficit de compétitivité» qui décourage l'investissement, a prédit mardi l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP).

Le groupe, qui représente le secteur canadien pétrolier et gazier en amont, estime que la production pétrolière du pays atteindra 5,6 millions de barils par jour dans les 17 prochaines années. Cette croissance s'expliquerait principalement par une hausse de la production des sables bitumineux à 4,2 millions de barils par jour, comparativement à celle de 2,65 millions de barils par jour en 2017.

L'ACPP calcule que la production de pétrole brut hors sables bitumineux de l'Ouest canadien restera stable à environ 1,3 million de barils par jour en 2035.

La production dans l'est du Canada devrait croître à 290 000 barils par jour d'ici 2025 grâce à d'importants projets extracôtiers, dont Hebron, Hibernia, Terra Nova et White Rose, indique l'ACPP. Cette production devrait ensuite chuter à 70 000 barils par jour jusqu'en 2035, ajoute-t-elle.

Selon l'ACPP, la production pétrolière du Canada a dépassé sa capacité de transport en 2017, avec l'incertitude entourant notamment le projet Keystone XL de TransCanada, l'expansion du pipeline Trans Mountain (malgré sa vente au gouvernement fédéral) et le remplacement de la Ligne 3 d'Enbridge.

Le groupe indique que les dépenses en immobilisations aux États-Unis ont augmenté de 38 pour cent pour atteindre 120 milliards $ en 2017, tandis que ceux au Canada ont chuté à 45 milliards.

«Le Canada est en retard sur ses concurrents et perd l'occasion de fournir au monde du pétrole produit à l'échelle canadienne. Les États-Unis augmentent leurs exportations vers les mêmes marchés émergents que ceux ciblés par le Canada», souligne le président de l'ACPP, Tim McMillan.

Il y a un an, l'ACPP prévoyait que la production pétrolière canadienne augmenterait de 33 pour cent pour atteindre 5,12 millions de barils par jour d'ici 2030, en hausse par rapport à la prévision de 4,93 millions de barils par jour émise en 2016.

M. McMillan livrait ses prévisions au Global Petroleum Show, une conférence pétrolière et gazière de trois jours qui fait état d'une forte participation après avoir souffert de plus petites foules dans les années qui ont suivi l'effondrement du prix du pétrole de 2014.